L'année dernière, les incendies massifs en Amazonie, en Australie, en Afrique centrale, en Asie de l'Est et en Sibérie ont fait la une des journaux. 

Les forêts sont d'une importance vitale pour le maintien de la vie sur Terre. On estime qu'environ 1,6 milliard de personnes - dont plus de 2 000 cultures indigènes - dépendent des forêts pour leur subsistance, leurs médicaments, leur combustible, leur nourriture et leur logement. La protection des forêts du monde est cruciale pour atteindre les objectifs de développement durable (en particulier les objectifs 11 et 15) et est considérée comme l'une des formes d'action climatique les plus rentables. Un certain nombre de forêts situées dans des sites du patrimoine mondial ont été gravement touchées par des incendies récemment, notamment des feux de brousse en Australie. La gestion des incendies est l'une des composantes essentielles d'une gestion efficace.

La Convention du patrimoine mondial occupe une position unique parmi les conventions, programmes et agences internationaux pour jouer un rôle de premier plan dans la conservation in situ de la biodiversité forestière. En reconnaissance de cette responsabilité solennelle, le Comité du patrimoine mondial, lors de sa 25e session (2001), a convenu que les forêts méritaient une attention particulière et a approuvé la création du Programme des forêts du patrimoine mondial afin de garantir que la Convention du patrimoine mondial soit mise à profit autant que possible pour favoriser la conservation des forêts à l'échelle mondiale. À ce jour, plus de 110 sites du patrimoine mondial sont reconnus comme sites forestiers du patrimoine mondial. D'une superficie allant de 18 hectares (Vallée de Mai, Seychelles) à plus de 6 millions d'hectares (Complexe de conservation de l'Amazonie centrale, Brésil), les sites forestiers du patrimoine mondial ont désormais une superficie totale de plus de 75 millions d'hectares (1,5 fois la superficie de la France).

Le Centre du patrimoine mondial a été particulièrement actif dans les forêts du bassin du Congo à travers deux initiatives : la conservation de la biodiversité dans les régions de conflit armé : Protection du patrimoine mondial en République démocratique du Congo et l'Initiative pour le patrimoine mondial forestier de l'Afrique centrale (CAWHFI).

L'un des grands succès de cette dernière a été l'inscription du trinational de la Sangha (Cameroun, Congo et République centrafricaine) en juillet 2012 sur la liste du patrimoine mondial. Ce bien a été le premier site naturel tripartite transfrontalier à bénéficier de cette reconnaissance internationale. Entre 2016 et 2020, le financement de l'Union européenne a permis à la CAWHFI de renforcer la surveillance d'une zone transfrontalière de plus de 225 000 km2 (qui comprend trois sites du patrimoine mondial (la réserve de faune du Dja au Cameroun, Ecosystème et paysage culturel relique de la Lopé-Okanda au Gabon et du Tri-national de la Sangha) par la multiplication des patrouilles anti-braconnage (plus de 3 500 patrouilles et 300 000 km parcourus), l'utilisation de technologies innovantes (SMART, caméras pièges, drones et télédétection, etc. ) et la formation de plus de 350 éco-gardes. Le soutien apporté par CAWHFI a également permis d'améliorer la gestion des sites grâce à la réhabilitation des infrastructures, la promotion de l'écotourisme, l'implication et la formation des communautés locales (plus de 1000 personnes) et la mise à jour / production d'inventaires de la faune sauvage (par exemple éléphants, gorilles et chimpanzés). En outre, le CAWHFI a fourni un appui technique aux autorités congolaises et gabonaises pour la préparation des dossiers de candidature pour les parcs nationaux d'Odzala-Kokoua et d'Ivindo, respectivement.