Abireh, Nigeria

Histoire

Portait d’Abireh, promoteur de l’éducation des filles au Nigéria

« Jamais je n’aurais cru retourner à l’école après la pandémie, je pensais que tout était perdu, une fois de plus », raconte Ladi, jeune fille de 15 ans qui a bénéficié du projet de l’UNESCO Les filles au premier plan au Nigéria. Ladi vit dans un camp de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, dans la capitale du pays, Abuja.

Alors que les cours ont repris pour la plupart des apprenants dans le monde, l’UNESCO estime qu’environ 24 millions d’enfants et de jeunes, dont plus de 11 millions de filles et de jeunes femmes, risquent de ne pas retourner à l’école après la pandémie de COVID-19. Cela concerne en particulier ceux qui vivent dans des contextes fragiles, comme les camps de déplacés.

Les filles au premier plan

Pour garantir la continuité de l’éducation des filles et leur retour à l’école en toute sécurité, l’UNESCO a lancé la campagne Les filles au premier plan, qui a touché environ 400 millions de personnes dans le monde.

Cette campagne a été mise en œuvre avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International, dans le cadre d’un projet déployé dans quatre pays d’Afrique subsaharienne : le Bénin, le Mali, le Nigéria et le Sénégal. L’accent a été mis sur les régions présentant les taux d’abandon les plus élevés et les taux de rescolarisation les plus faibles chez les filles.

Les matériels de la campagne ont été adaptés et traduits dans quatre langues locales (hause, igbo, yoruba et pidjin), ce qui est crucial pour atteindre les communautés présentes au Nigéria. Les activités menées dans le pays ont mobilisé les principaux responsables communautaires et religieux, les réseaux de jeunes et les parents, par le biais de groupes de discussion et de visites de sensibilisation. Le projet a également fait appel aux radios communautaires qui desservent des zones éloignées pour diffuser 300 messages sur l’importance de l’éducation des filles.

En outre, des activités ont été organisées à l’intention des populations déplacées qui vivent dans des camps à Abuja, notamment des filles, comme Ladi et sa sœur cadette Maryam.

Portait d’Abireh, promoteur de l’éducation des filles au Nigéria

« Abireh m’a dit de toujours croire en moi et de bien travailler à l’école », raconte Maryam, âgée de 14 ans et sœur de Ladi.

À Abuja, Abireh Beedof promeut l’éducation des filles dans les camps de déplacés. Il travaille avec des pairs pour combler le fossé qui existe entre les familles à faible revenu, les camps et l’éducation. Sa motivation lui vient de ce qu’il a connu enfant.

« En grandissant, j’ai remarqué que les parents des autres enfants les aidaient à faire leurs devoirs, mais mon père était occupé à travailler pour joindre les deux bouts, et ma mère n’avait reçu aucune instruction et ne pouvait donc pas nous aider », explique Abireh.

« Je retrouve ma mère dans beaucoup de filles de ma communauté… et je suis devenu déterminé à créer un lieu sûr où les filles puissent apprendre. » Les matériels de la campagne qu’il a reçus ont aidé Abireh à mener des campagnes de sensibilisation et à organiser des formations visant l’acquisition de compétences pour les filles et les femmes dans sept communautés d’Abuja, y compris les camps de déplacés.

Impact sur les communautés et l’apprentissage des filles

L’action locale de sensibilisation menée dans le cadre du projet Les filles au premier plan a un impact sur les communautés, les parents et les tuteurs du pays. Elle a apporté aux promoteurs locaux de l’éducation les outils et l’aide nécessaires pour sensibiliser à l’importance de l’éducation des filles et développer leurs activités de plaidoyer.

Grâce au travail de personnes telles qu’Abireh, Ladi et Maryam sont retournées à l’école. Environ 200 filles d’Abuja auraient reçu le soutien de leur famille et de leur communauté pour reprendre leur scolarité, et plus de 740 000 personnes ont été sensibilisées dans la région d’Abuja seulement.

Depuis le lancement de la campagne au Nigéria, on estime que le projet a touché 8,7 millions de personnes, dont près de six millions de filles et de jeunes femmes.

Davantage d’activités de plaidoyer et de sensibilisation doivent être mises en œuvre pour s’assurer que les filles continuent d’apprendre, et pour préserver les progrès accomplis en matière d’égalité des genres dans et par l’éducation. Ce travail a contribué au Programme phare pour le genre de la Coalition mondiale pour l’éducation, et a été financé par Wallonie-Bruxelles International.

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