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Oasis marocaines : de l’autre côté du mirage

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Photos : Seif Kousmate
Texte : Katerina Markelova, UNESCO

Figure montante de la photographie marocaine, Seif Kousmate documente dans son projet Waha (oasis en arabe) la vie dans les oasis du Sud marocain, telle qu’elle est aujourd’hui, loin des clichés et des représentations fantasmées longtemps véhiculés par la fiction et les récits de voyage. 

Pour donner à voir la dégradation de ces fragiles écosystèmes, cet ancien ingénieur ne se contente pas de montrer. Il utilise les possibilités plastiques de la photographie pour matérialiser les maux qui gangrènent ces îlots de vie. Certaines de ses photos sont brûlées, corrodées à l’acide, dans un saisissant raccourci entre le support de l’image et son sujet : les oasis, victimes de l’agriculture intensive et du changement climatique, en proie à la sécheresse et à l’ensablement.

En l’espace d’une génération, les territoires oasiens ont en effet changé de physionomie : les palmeraies ont laissé place à une végétation pelée, les sols se sont fissurés sous l’effet du manque d’eau, mettant en danger l’extraordinaire biodiversité de ces terres qui abritent encore plus de deux millions d’habitants et la plupart des espèces animales du Maroc. Le travail de Seif Kousmate montre la beauté de ce monde fragile qui peut encore être sauvé. « Tant qu’il y a encore de la vie dans ces lieux-là, assure-t-il, il existe un espoir de les conserver. »

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Oasis d’Akka, février 2021.
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Ahmed ramasse des algues pour faciliter l’arrivée d’eau dans le système d’irrigation de l’oasis de Tighmert, septembre 2020.
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Hassan (à gauche) et Abderrahman sont deux frères vivant dans l’oasis de Tighmert. Après la mort de leur père en 2013, Hassan a quitté l’école pour s’occuper de sa famille. Abderrahman, le plus jeune, n’imagine pas son avenir dans l’oasis, septembre 2020.
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Poème composé par Ibrahim Rajeaa, un habitant de l’oasis de Tighmert. Il dit la souffrance des habitants et la détérioration du lieu, septembre 2020.
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Ali est l’un des derniers artisans de l’oasis d’Akka à pratiquer la construction traditionnelle en torchis, février 2021.
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Alifal nettoie un canal d’irrigation de l’oasis de Tighmert, septembre 2020.
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Portrait d’Ilyas, oasis d’Aguinane, février 2021.
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Oasis d’Akka, février 2021.

 *Depuis 2000, les oasis du Sud marocain font partie du réseau mondial des réserves de biosphère de l’UNESCO. 

 

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janvier-mars 2023
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