Financé par le fonds-en-dépôt flamand de l'UNESCO (FUT), ce projet vise à développer un système d'information géographique en ligne pour le suivi du Patrimoine mondial.
Plus d’un millier de biens sont actuellement inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour préserver la valeur universelle exceptionnelle (VUE) des sites du Patrimoine mondial, les impacts potentiels doivent être rapidement identifiés et localisés. Les attributs qui transmettent la Valeur universelle exceptionnelle d’un bien du patrimoine mondial sont identifiables à l’intérieur des limites du bien, avec des zones tampons offrant une couche supplémentaire de protection. La délimitation précise de ces limites est une condition essentielle pour assurer une protection efficace des biens du Patrimoine mondial. Des cartes claires, fiables et géoréférencées des sites du Patrimoine mondial sont donc cruciales pour assurer la préservation efficace du patrimoine commun mondial par les communautés, les professionnels du patrimoine et bien d’autres acteurs.
Jusqu’à présent, le Centre du patrimoine mondial ne disposait d’aucune plateforme en ligne permettant un accès unique et ouvert à tout le monde, où des données géospatiales fiables pouvaient être utilisées pour le suivi, l’analyse et la prise de décisions. Le projet de Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial, soutenu par le Gouvernement flamand (Belgique), répond à ce besoin.
Le projet
Le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO est actuellement en train de finaliser le développement d’un système d’information géographique (SIG) pilote en ligne pour le Patrimoine mondial. Ce dernier, lié aux bases de données existantes de l’UNESCO, permet d’afficher les limites géoréférencées du Patrimoine mondial ainsi que de leurs zones tampons. Le SIG est un outil pour stocker, traiter, analyser et visualiser des informations spatiales. Le projet a commencé par l’Europe et l’Amérique du Nord, qui entreprend le troisième cycle de Rapports périodiques entre 2022 et 2023, en tant que région pilote.
Dans sa phase pilote, tous les États parties d’Europe et d’Amérique du Nord ont été invités, parallèlement au projet d’Inventaire rétrospectif, à soumettre des cartes géoréférencées de leurs biens du patrimoine mondial tels qu’ils ont été inscrits par le Comité du patrimoine mondial. Une phase de vérification a suivi : seules les couches qui ne présentent aucune divergence par rapport aux cartes adoptées par le Comité du patrimoine mondial seront affichées sur la plateforme.
La Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial sera officiellement lancée lors de la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial (10-25 septembre 2023) à Riyad, en Arabie saoudite.
Grâce à un moteur de recherche multiple permettant une visualisation et une extraction précises des données, la plateforme affichera les polygones géoréférencés et vérifiés des limites des biens du Patrimoine mondial et, le cas échéant, de leurs zones tampons sur différents fonds de carte correspondant à divers besoins.
La plateforme facilitera la compréhension des limites des biens du Patrimoine mondial et de leurs zones tampons, ce qui permettra d’identifier mieux et plus tôt les impacts potentiels sur leur Valeur universelle exceptionnelle et aidera les États parties à améliorer le suivi de l’état de conservation des biens sur leur territoire et à mieux les protéger. Ce projet représente une contribution directe à l’Agenda 2030 pour le développement durable, et en particulier à la Cible 11.4 « Renforcer les efforts de protection et de sauvegarde du patrimoine culturel et naturel mondial ». Grâce à la mobilisation de nouvelles ressources, d’autres couches de données pourraient être ajoutées au système, comme, par exemple, les facteurs affectant les biens tels qu’ils sont répertoriés dans le Système d’information sur l’état de conservation.