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Le rapport « Les futurs de l'éducation » trouve un large écho à Oslo

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Les discussions qui se sont déroulées lors des visites des recteurs d'Oslo, le 13 mai 2022, et de l'Union de l'éducation de Norvège, le 2 février 2023, à Paris, avaient laissé entrevoir de nouvelles perspectives pour le renouvellement du système éducatif norvégien. Les représentants de l'UNESCO ont donc décidé de venir à Oslo pour observer directement le fonctionnement de leur système scolaire et trouver des moyens efficaces de susciter le dialogue entre un large éventail de parties prenantes sur le rapport de la Commission Internationale sur les Futurs de l'Éducation.

Organisé sous les auspices de la municipalité d'Oslo et de la délégation permanente de la Norvège auprès de l'UNESCO, les membres de la division Futurs de l'Apprentissage et de l'Innovation de l'UNESCO -Sobhi Tawil et Charlène Camille- se sont embarqués pour un voyage de deux jours (08-09 février 2023) de dialogues et d'engagements avec diverses parties prenantes -décideurs politiques, directeurs d'école, chefs d'établissement et étudiants- qui ont aidé à éclairer comment les idées et les recommandations du rapport Repenser nos Futures Ensembles se matérialisent dans le contexte norvégien.

8-9 février 2023


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La visite de deux jours a commencé le mercredi 8 février par une visite d'école à Vika VGS, un lycée qui a ouvert ses portes en 2021. Si l'école s'est associée à diverses institutions académiques et entreprises, elle est surtout un fier membre du Réseau des écoles associées de l’UNESCO  (réSEAU), qui relie plus de 12 000 écoles dans 182 pays autour d'un objectif commun : donner l'exemple de l'innovation pédagogique et promouvoir l'éducation au développement durable, l'éducation à la citoyenneté mondiale et l'apprentissage interculturel et patrimonial.

La déclaration de mission de Vika est la suivante : « Vika - les acteurs du changement de demain. Grâce à l'innovation et à la collaboration, nous résoudrons les enjeux de l'avenir. Innovant, interactif, pertinent » est lui-même le reflet de la vision du rapport de la Commission Internationale sur les Futurs de l'Éducation. Ce rapport appelle en effet à des pédagogies de la coopération et de la solidarité qui renforcent les capacités des élèves et des enseignants à collaborer en confiance pour transformer le monde. Il était approprié pour l'équipe de l'UNESCO chargée des Futurs de l'Apprentissage et de l'Innovation de voir directement les nombreuses façons dont Vika cherche à innover. Sobhi Tawil et Charlène Camille ont eu des discussions enrichissantes avec le directeur de l'école Vika VGS, deux de leurs enseignants et deux élève du lycée, qui ont tous expliqué la manière exceptionnelle dont leur école se concentre sur l'entrepreneuriat social, les projets interdisciplinaires et la pensée critique.
 

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Une visite de classe a offert la possibilité de voir comment Vika VGS met en pratique les pédagogies de la coopération et de la solidarité. Les enseignants ont demandé à leurs élèves d'envisager des futurs alternatifs possibles et probables d'ici 2030, et de conceptualiser ensemble une initiative qui pourrait contribuer à résoudre certains des problèmes soulevés. Cet exercice visait à développer l'autonomie des élèves et leur capacité à collaborer pour agir sur l'avenir. Bien au-delà des frontières des disciplines, les élèves ont pu tirer parti des diverses connaissances acquises dans les différentes matières.

La structure de la salle de classe elle-même reflète également la vision proposée dans le rapport de l'UNESCO sur les futurs de l'éducation. Au lieu de se conformer aux méthodes d'apprentissage traditionnelles et unidirectionnelles, avec des grilles de sujets et des rangées de tables, les étudiants étaient regroupés et engagés dans des discussions constructives. Cette configuration a montré comment elle oblige les apprenants non seulement à discuter de ce qu'ils apprennent dans une classe particulière, mais aussi à aller au-delà des limites de leur matière. Les élèves ont expliqué qu'ils appréciaient réellement l'approche pédagogique qui leur était proposée, affirmant qu'ils étaient finalement capables de retenir la connaissance, étant donné que les méthodes interdisciplinaires inculquent également des moyens de relier la matière aux problèmes contemporains du monde réel.


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La visite de l'école a été suivie d'une pause déjeuner à l'hôtel de ville d'Oslo avec Sunniva Holmås Eidsvoll, la vice-maire chargée de l'éducation dans la municipalité d'Oslo, où elle a présenté de manière informelle la politique de l'éducation à Oslo et expliqué comment le nouveau curriculum national (LK20) met l'accent sur la promotion de la transformation dans les écoles. Ces objectifs obligent les décideurs à réévaluer les modèles conceptuels de gouvernance, à renforcer la confiance nécessaire au sein du large éventail de parties prenantes impliquées dans la politique et la pratique de l'éducation, et même à poser des questions fondamentales sur les objectifs de l'éducation au-delà du discours prédominant orienté vers la croissance économique, le progrès technocentrique et la théorie du capital humain. Sunniva Holmås Eidsvoll et Sobhi Tawil ont lancé un dialogue sur la réorientation de l'éducation vers des futurs plus justes et plus durables pour l'humanité et notre planète. Les intervenants ont souligné que le fait de reconsidérer les raisons pour lesquelles nous apprenons ait des implications importantes sur ce que nous apprenons et sur la manière dont nous apprenons. S'appuyant sur la visite d'école organisée précédemment au Vika VGS, Sobhi Tawil a rappelé la nécessité de repenser les méthodes d'évaluation, qui constituent des points de leviers dans les systèmes éducatifs pour passer de cultures de compétition à des cultures de collaboration et d'approches interdisciplinaires.
 

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Après les observations liminaires de Jonas Persson, du département de l'éducation de la ville d'Oslo, Sobhi Tawil a ensuite fait un discours liminaire lors d'une réunion officielle avec plus de 20 directeurs de l'agence pour l'éducation. Les questions suivantes ont sous-tendu l'échange : comment les futurs de l'éducation affectent-ils la gouvernance ? À quoi ressemblent les futurs de la gouvernance de l'éducation ? Vu la complexité de ces questions, la réunion ne s'est pas terminée par des réponses définitives, mais elle a permis de stimuler une discussion exhaustive entre les acteurs du Département de l`Éducation et les directeurs de l`Agence pour l`Éducation. Reconnaissant d'abord que la réalisation de nouveaux programmes scolaires s'accompagne toujours de défis de coordination entre un large éventail d'acteurs, Sobhi Tawil a fait valoir que le renouvellement de l'éducation exige un nouveau contrat social pour l'éducation et un engagement à gouverner l'éducation comme un bien commun et un projet collectif.


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Si le premier jour a été consacré à des discussions et à des visites plutôt intimes, le deuxième jour de la mission était centré sur l'engagement avec un public beaucoup plus large. La matinée du 9 février a démarré par une dynamique conférence des chefs d'établissement d'Oslo. Plus de 250 directeurs d'école et chefs d'établissement, de tous niveaux, se sont réunis pour en apprendre davantage sur la vision et les propositions du rapport Reimagining our Futures Together.

La directrice de l'éducation, Marte Gerhardsen, et la vice-maire chargée de l'éducation, Sunniva Holmås Eidsvoll, ont présenté leur discours d'ouverture. Ensuite, Sobhi Tawil est monté sur le podium pour présenter le rapport de la Commission Internationale sur les Futurs de l'Éducation.

Il a rappelé « un double objectif » qui nous pousse à repenser l'éducation, maintenant plus que jamais. Tout d'abord, les innombrables crises et perturbations croisées que nous vivons actuellement, telles que le changement climatique, la dégradation de la biodiversité, l'accélération des changements technologiques, l'intelligence artificielle, le recul de la démocratie, etc., marquent un tournant dans l'histoire moderne et font craindre des conséquences négatives et irréversibles. Si des mesures immédiates ne sont pas prises au plus vite pour garantir un avenir durable sur le plan social, économique et environnemental, les générations de demain seront en péril. Deuxièmement, bien que des engagements aient été pris dans le cadre de l'Agenda 2030 pour le développement durable, les exclusions persistantes en matière d'éducation dans le monde entier nous obligent à repenser nos systèmes éducatifs. Le rapport vise à reconnaître la nécessité d'une « justice réparatrice » comme essentielle pour transformer l'avenir. Il y a des limites à ce que l'on peut envisager sans nous attaquer aux injustices ni aux exclusions systémiques que les générations présentes et futures héritent du passé. Deux possibilités s'offrent à nous, l’une, de continuer sur une voie non-durable, l’autre, de changer radicalement de chemin. Clairement, cette dernière est plus sûre, et Sobhi Tawil a insisté  sur ce que l'éducation, la connaissance et l'apprentissage seront essentiels pour influencer heureusement l'avenir.
 

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Après avoir présenté les recommandations du rapport pour le renouvellement de l'éducation et les approches transformatives de l'enseignement et de l'apprentissage, les participants ont ensuite été invités à réfléchir à trois tensions clés concernant le nouveau programme scolaire (LK20) qui a été adopté au début de l'année scolaire 2020 dans toutes les écoles primaires et secondaires publiques en Norvège :

  1. Compétition vs. coopération,
  2. Apprentissage approfondi vs. interdisciplinarité,
  3. Approches basées sur le contenu ou sur les compétences.

Après des discussions très enrichissantes sur la manière dont ces tensions peuvent être surmontées, la conférence s'est achevée par une discussion approfondie sur les implications pour les méthodes d'évaluation.

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La journée du 9 février s'est enfin déroulée en présence de plus de 25 chercheurs et doctorants de l'Université d'Oslo. Sobhi Tawil a de nouveau présenté le rapport sur les Futurs de l`Éducation, suivi d`une présentation engageante du professeur Gert Biesta, qui a présenté son livre paru en 2021, « World-Centered Education : A View for the Present ». Le professeur Biesta fait valoir que l'éducation devrait être centrée sur le monde, plutôt que sur l'enfant ou le curriculum, afin de rediriger le regard des élèves vers le monde extérieur pour qu'ils puissent découvrir ce que le monde exige vraiment d'eux. Dans cette approche, l'éducation devrait en fin de compte permettre aux apprenants d'acquérir les connaissances nécessaires pour fonctionner de manière responsable et significative dans la société. Plusieurs de ses suggestions sont parallèles à celles du rapport de l'UNESCO, Repenser nos Futures Ensemble : un nouveau contrat social pour l'éducation , qui invite également les universitaires, les étudiants, les enseignants et les acteurs de l'éducation à repenser de meilleures façons de promouvoir une orientation de l'éducation centrée sur le monde aujourd'hui afin de pouvoir prospérer dans le futur.

L'UNESCO exprime ses remerciements à la municipalité d'Oslo et à la délégation permanente de la Norvège auprès de l'UNESCO pour l'excellente organisation de ces deux journées d'engagement autour du rapport de la Commission Internationale sur les Futurs de l'Éducation.

 
 

Nous devons réfléchir ensemble afin de pouvoir agir ensemble, et pour créer les futurs que nous voulons !

Le processus de consultation mondiale est à présent ouvert !

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