Assurer la stabilité sociale par l’éducation et la formation professionnelle des jeunes non scolarisés

Depuis 2015, le Burkina Faso connaît une dégradation continue du contexte sécuritaire et fait face à une recrudescence des attaques terroristes. A cette crise sécuritaire s’ajoute la crise sanitaire de la COVID-19, qui a touché le monde entier en 2020. Parmi les défis que ces crises ont créés et exacerbés, il y a la nécessité de rendre la population plus résiliente, alors que l’insécurité grandissante est alimentée par le désœuvrement des jeunes et entraine une forte croissance des personnes déplacées internes (PDI). Cependant, le système d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) du pays peine à adapter ses programmes de qualification professionnelle à ces situations d’urgence, qui permettraient d’assurer une bonne insertion socio-économique des jeunes dans la société.

Dans le souci d’assurer l’accès à l’éducation pour tous, le Burkina Faso a mis en place l’initiative de la Fondation Stromme, consistant à renforcer l’offre classique d’éducation de base par une Stratégie de Scolarisation Accélérée/Passerelle (SSA/P). La SSA/P est destinée à prendre en charge au niveau éducatif des enfants et adolescents âgés de 9 à 12 ans, non scolarisés ou précocement déscolarisés. Offrant à ces enfants une formation accélérée de 9 mois, dont deux (2) mois d’enseignement en langue nationale et sept (7) mois en français, elle leur permet ensuite d’intégrer ou de réintégrer la classe de CE2 de l’école classique.

C’est dans ce contexte que l’UNESCO se donne pour objectif de contribuer à la stabilité sociale en développant des compétences pour l’emploi et l’éducation pour la paix et la citoyenneté des jeunes non scolarisés des régions de l’Est du Burkina Faso et du Sahel à travers le projet « Appui à la stabilité sociale par l'éducation et la formation professionnelle des jeunes non scolarisés suite aux crises sécuritaire et sanitaire au Sahel et dans les régions de l’Est du Burkina Faso ».  Afin d’assurer la bonne mise en œuvre de ce projet, financé par le Ministère des Affaires étrangères du Japon, l’UNESCO travaille en partenariat avec deux ministères du Burkina Faso :

• le Ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi (MJPEE), pour améliorer la résilience de 150 jeunes âgés de 18 à 24 ans dans des zones à haut risque sécuritaire grâce à la formation professionnelle et au renforcement de leurs capacités ;
• le Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN), afin d’intégrer des modules d’éducation à la paix et à la citoyenneté dans les programmes scolaires des centre passerelles de la SSA/P, destinés à 600 enfants et adolescents âgés de 9 à 12 ans.

600 enfants et adolescents de 9 à 12 ans pourront ainsi accéder à une classe d’un niveau de CE2 de l’école classique, après avoir reçu une formation accélérée de neuf mois dans l’un des centres passerelles établis dans le cadre de la Stratégie de Scolarisation Accélérée/Passerelle (SSA/P). Cette formation leur apportera des connaissances théoriques ainsi que comportementales, avec notamment un volet sur le vivre-ensemble et la prévention de l’extrémisme violent par l’éducation (PEV-E). Les enfants et adolescents bénéficiaires seront dotés d’un kit scolaire pour appuyer leur apprentissage.

150 jeunes de 18 à 24 ans seront également bénéficiaires de ce projet, en ayant l’opportunité de suivre des formations professionnelles de courtes durées dans des secteurs porteurs, à savoir la couture, l’électricité du bâtiment, l’énergie solaire, l’élevage et la plomberie sanitaire. Les formations professionnelles incluront un volet sur la PEV-E pour renforcer les capacités des jeunes afin qu’ils puissent devenir eux-mêmes agents de la paix et de la non-violence. En outre, les jeunes qui auront suivi les formations avec succès recevront des kits d’installation pour exercer leur métier, puis seront accompagnés afin de mener à bien leurs projets générateurs de revenus et d’assurer leur insertion socio-professionnelle rapide et pérenne.

Ce projet contribue ainsi à la promotion de la stabilité sociale dans les zones ciblées, en renforçant les compétences des jeunes pour l’emploi et pour leur engagement en faveur de la paix et de la citoyenneté, ainsi qu’en encourageant l’intégration des jeunes ayant abandonné l’école à cause des crises sécuritaire et/ou sanitaire dans le système scolaire formel.