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Lac Tchad : l’UNESCO promeut la prise en compte de la crise écologique à la Conférence de Berlin

L’UNESCO et les partenaires du projet BIOsphère et PAtrimoines du Lac Tchad (BIOPALT) ont participé à la Conférence de haut niveau sur la région du lac Tchad qui s’est tenue à Berlin du 3 au 4 septembre dernier. A cette occasion, l’UNESCO a mis l’accent sur la nécessité de traiter la crise écologique de concert avec les crises humanitaires et sécuritaires afin de réduire la pauvreté et promouvoir la paix et le développement dans le bassin du lac Tchad.
Rencontre de parties prenantes du projet BIOPALT à l'ombre, Bassin du lac Tchad. Le projet BIOPALT est la réponse intégrée est la réponse intégrée de l'UNESCO aux défis auxquels le bassin du lac Tchad fait face.

Cette Conférence a été organisée conjointement par les gouvernements d’Allemagne, du Nigeria et de la Norvège et par les Nations-Unies. Elle a rassemblé 27 pays, 27 organisations internationales et régionales ainsi que des représentants de la société civile. Ceux-ci se sont engagés à travailler ensemble pour répondre aux besoins humanitaires et consolider la résilience de plus de 17 millions de personnes encore affectées par les crises régionales. La Conférence a salué les progrès réalisés depuis la Conférence humanitaire d’Oslo de février 2017 sur l’intensification de l’assistance humanitaire, la prévention des crises et la stabilisation, le développement et la coopération. Au total, les annonces de soutiens financiers ont dépassé 2,17 milliards de dollars E.U au titre des subventions et 467 millions de dollars EU au titre des prêts concessionnels.  

Les partenaires du projet BIOPALT étaient constitués principalement de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), de la Banque Africaine de Développement (BAD), des représentants des gouvernements et de la société civile du Nigéria, du Niger, du Cameroun et du Tchad. Le représentant de l’UNESCO a souligné dans son intervention la spécificité du projet BIOPALT qui mobilise l’expertise multidisciplinaire de l’UNESCO dans les domaines de l’eau, des réserves de biosphère et du patrimoine mondial. Il a mis en avant l’ambition de ce projet de porter un autre regard sur le lac Tchad, un regard plus positif, car ce bien commun regorge d’une biodiversité exceptionnelle et est chargé d’un patrimoine culturel millénaire. Il s’agit ainsi de promouvoir la connaissance, la conservation et la valorisation des écosystèmes du lac Tchad afin de contribuer à la réduction de la pauvreté et des conflits dans la région.

En guise d’exemple, le représentant de l’UNESCO a mentionné que les restaurations écologiques qui seront réalisées dans le projet BIOPALT, suivant les principes des réserves de biosphère apporteront des réponses locales au défi global du changement climatique et contribueront à atténuer les conflits sur l’usage des ressources en eau et à améliorer les sources de revenus des communautés locales, en particulier les femmes et les jeunes. Il a évoqué d’autres approches de l’UNESCO qui seront mis en œuvre dans le projet BIOPALT telles que la prévention de l’extrémisme violent, ainsi que la promotion d'une culture de la paix, et du dialogue interculturel à travers notamment l'initiative Potentiel de conflit à la coopération potentiel (PCCP). Pour terminer, il a insisté sur la nécessite de développer une approche holistique dans la gestion des crises du lac Tchad prenant en compte les enjeux écologiques et culturels.