Evelyn Onying- Uganda

Histoire

En Ouganda, Evelyn aide ses camarades à rester en bonne santé et à poursuivre leurs études

« Grâce aux connaissances et aux compétences psychosociales que j’ai acquises en participant aux activités du programme O3 Plus, j’ose aider mes camarades d’université à trouver des réponses à certaines questions en matière de santé sexuelle et reproductive qui s’imposent toujours à nous », déclare Evelyn Onying, une jeune femme de 22 ans, étudiante en troisième année à l’université de Makéréré en Ouganda, l’un des établissements d’enseignement supérieur bénéficiant du programme complémentaire à l’initiative de l’UNESCO « Nos droits, nos vies, notre avenir » (O3 Plus).

En Ouganda, la grossesse précoce est l’un des principaux facteurs d’abandon scolaire chez les filles et les jeunes femmes, car elle met souvent un terme brutal à leur éducation. Le pays affiche actuellement le taux d’abandon scolaire le plus élevé de la région de l’Afrique de l’Est.

Pour permettre aux jeunes de rester en bonne santé et de poursuivre leurs études, l’UNESCO collabore avec le Gouvernement ougandais et d’autres partenaires dans le cadre de son projet O3 Plus afin de leur dispenser des compétences et des informations sur la santé, le bien-être et la santé sexuelle et reproductive. Cette activité aide les étudiants du supérieur à prendre des décisions éclairées qui profiteront à leur éducation et à leur avenir.

Rencontre avec Evelyn, étudiante à l’université

Née à Kakira, une ville du district de Jinja (Ouganda), Evelyn a cinq frères et est la seule fille de sa famille. Dans sa ville, de nombreux jeunes, en particulier des filles, abandonnent leurs études pour gagner de quoi subvenir à leurs besoins. Or, en raison de l’absence de services de santé sexuelle et reproductive et d’informations à ce sujet, ces jeunes risquent de bouleverser leur vie et d’entraver leur épanouissement.

« Au fil de ma jeunesse et de ma scolarité, j’ai vraiment eu besoin de réponses à mes questions en matière de santé sexuelle et reproductive », explique Evelyn. « Les adolescents de mon quartier se livraient à des pratiques que je pensais réservées aux adultes. J’ai dû résister à l’effet de groupe et repousser des avances sexuelles ».

Grâce au soutien et aux encouragements de ses parents, Evelyn est aujourd’hui en licence. Elle observe néanmoins un phénomène similaire à l’université : « La majorité des personnes que je connais adoptent des comportements à risque afin de surmonter des difficultés financières. Certaines ont perdu confiance en elles à la suite de violences sexuelles », déplore Evelyn.

Une enquête menée dans certaines universités du pays a révélé que 72 % des étudiants du supérieur sont sexuellement actifs. Elle a également montré que près de 12 % des jeunes femmes tombent enceintes pendant leurs études à l’université et que 35 % de ces grossesses ne sont pas planifiées.

Un précieux soutien pour ses camarades

« Grâce aux compétences psychosociales acquises dans le cadre d’O3 Plus, je suis plus apte à négocier et je peux maintenant mieux résister aux incitations à avoir des rapports sexuels. »

Evelyn attribue à l’UNESCO et au projet O3 Plus le mérite d’avoir changé sa perception de la santé et des droits sexuels et reproductifs, un sujet qu’elle défend désormais avec assurance. En outre, elle aiguille ses camarades en leur apportant des conseils et des informations personnalisées : « Je me suis emparée de plates-formes avec une large audience : j’ai partagé mes connaissances sur la santé et les droits sexuels et reproductifs dans des émissions de radio communautaire, en particulier pendant la campagne “16 jours d’activisme [contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles]” ».

Evelyn a également rejoint le groupe de travail technique et le comité de pilotage national sur la mise en œuvre du projet O3 Plus en Ouganda et, à ce titre, a participé à plusieurs activités et formations dans le cadre de cette initiative. Elle espère poursuivre son travail de sensibilisation en transmettant ces compétences et ces messages au niveau local afin que les jeunes puissent rester en bonne santé, poursuivre leurs études et avoir plus de chances d’atteindre leurs objectifs.

Comme Evelyn, les jeunes des établissements d’enseignement supérieur et tertiaire d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe méritent d’avoir accès aux informations, aux connaissances et aux compétences dont ils ont besoin pour faire de leur santé et de leur éducation une priorité et, par là même, réaliser leur plein potentiel.

En Ouganda, le projet O3 Plus de l’UNESCO se déroule actuellement dans trois établissements d’enseignement supérieur, dont l’université d’Evelyn. Cette initiative aspire à faire en sorte que les jeunes de 24 établissements d’enseignement supérieur et tertiaire d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe bénéficient de retombées positives en matière de santé, d’éducation et d’égalité des genres en réduisant les nouvelles infections par le VIH, les grossesses non désirées et la violence fondée sur le genre.