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Histoire

Journée mondiale de l'Océan : une MasterClass sur l'éducation à l'océan avec 400 educateurs du monde entier

Pour la première fois, le programme UNESCO Campus a organisé une MasterClass en anglais sur l'éducation aux océans, destinée aux enseignants et éducateurs du monde entier, à l'occasion de la Journée mondiale des océans.
Plus de 400 participants ont discuté avec 4 experts sur ce sujet pour une conversation unique sur l'éducation aux océans.

Aujourd’hui, le manque de ressources sur l’Océan, a poussé la création d’une MasterClass pour les éducateurs sur cette problématique. Plus de 400 participants, de 152 pays étaient rassemblés en ligne pour une discussion unique sur l’état actuel de l’éducation à l’Océan et ses futures perspectives pour la jeunesse, grâce aux initiatives d’experts : 

 

- Francesca Santoro, de la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l'UNESCO, a présenté le programme Ocean Literacy. 

- Sophie Palmer, militante pour le climat et la justice sociale, écrivaine et artisane, travaillant pour Force of Nature,  a partagé des conseils pour lutter contre l'éco-anxiété chez les jeunes.

- Yolanda Sánchez, cofondatrice et directrice du Latin-American Marine Educators Network for the Ocean (RELATO) et membre de la cohorte 2020 d'Edinburgh Ocean Leader. Elle a expliqué des éléments clés pour mettre en œuvre des activités scolaires sur l'Océan, à l’école.

- Michael Palmgren, expert marin et fondateur du Marine Education Center in Malmö, en Suède. Il a démontré la nécessité des activités de plein air pour accroître la curiosité et la connaissance de l'Océan chez les jeunes.

 

Francesca Santoro, est responsable du programme de litératie de l’océan, dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l'océan. Ce programme a été créé en raison du manque de ressources dans ce domaine. Il repose sur sept principes essentiels qui nous aident à comprendre l'importance des océans, car « la Terre est un grand Océan aux multiples caractéristiques ». À l'occasion de la Décennie des Nations Unies pour les océans, l'objectif principal est d'intégrer ces enjeux aux programmes scolaires d'ici à 2025, « c’est ambitieux mais indispensable pour soutenir les pays. »

Quelle est la relation entre la littératie océanique et l'éducation aux médias et à l'information ? L'UNESCO articule-t-elle ces deux enjeux ?

Rafael G. Martini, Brésil

« Nous avons mis au point un cours de formation sur les fake news concernant le plastique, par exemple. Aujourd'hui, ce n'est pas dans les programmes scolaires, alors nous le faisons sur nos réseaux sociaux où nous vérifions et expliquons des mythes sur les océans. »
Francesca Santoro Senior Programme Officer, Ocean Literacy, UNESCO

 

Sophie Palmer est l'assistante de direction et la coordinatrice de Force of Nature, une organisation à but non lucratif pour les jeunes, qui mobilise en faveur de l'action climatique. Elle nous a fait part de son expertise sur l'éco-anxiété et sur la manière de la gérer : « L'éco-anxiété n'a pas de formule stricte, mais elle est basée sur une peur ». Pour y faire face, en particulier avec les jeunes, elle recommande le développement d'espaces de discussion et de partage de ses émotions, « comprendre que vous n'êtes pas seul fait partie de la solution ».

J'ai trouvé très inspirant de travailler avec des enfants et des écoles, car ils peuvent exprimer leurs émotions d'une manière plus forte que les adultes. Comment impliquer les autres tranches d'âge et les adultes dans l'expression des émotions ?

Luisa Galgani, Italie-Allemagne

« Il est important d'entendre la voix des autres et d'apprendre des expériences et des émotions de chacun, car il s'agit d'une crise globale. »
Sophie Palmer, Executive Assistant and Community Coordinator, Force of Nature

 

Yolanda Sánchez, soutient la conservation du milieu marin par l'éducation depuis dix ans en concevant, mettant en œuvre, évaluant et améliorant des programmes éducatifs et du matériel de sensibilisation pour les universités, les ONG, les gouvernements et les communautés locales associées aux zones marines protégées. Elle a développé des programmes pour introduire ces sujets dans les programmes scolaires, « nous essayons de soutenir les enseignants avec des activités qu'ils peuvent mettre en œuvre avec leurs classes ». Elle a également développé un réseau dans lequel « ils doivent participer et montrer les activités qu'ils ont mises en place ». Mais elle a souligné le fait que « nous ne devons pas laisser toute la responsabilité aux jeunes sous prétexte qu'ils sont l'avenir ».

 

À l’école, quelle est la matière la plus adaptée à la mise en œuvre de ces activités ? 

George Mwangi, Kenya

« C'est difficile, car la connaissance des océans est liée à beaucoup de sujets, ce n'est pas seulement une question de matière. Nous devons donc à chaque fois trouver comment un élément d'information peut être relié au public auxquels nous devons nous adresser ».
Yolanda Sánchez, Co-Founder and Director, RELATO

 

Michael Palmgren, a lancé en 1999, avec sa femme, un programme d'éducation à la mer destiné aux classes du sud de la Suède. Aujourd'hui, ils accueillent chaque année 6 000 élèves, de la maternelle à l'université, et ils ouvrent le Naturum Öresund non seulement aux écoles, mais aussi au public. Selon lui, l'éducation en plein air est essentielle parce qu'elle engage les jeunes dans un autre contexte, développe leurs sens et accroît la curiosité, ils s'expriment de manière positive « Cela change complètement la donne lorsqu'ils sont dehors ».

Effectuez-vous un suivi auprès des écoles pour savoir si les élèves deviennent plus actifs au fil du temps, après leur apprentissage dans votre centre, dans le cadre de la préservation de la mer Baltique, par exemple ?

Cameron Camillo, France

« Nous ne voulons pas que tout le monde devienne un scientifique ou un biologiste, mais nous voulons qu'ils aient l'océan dans leur cœur ! »
Michael Palmgren, Founder and Director, Marine Education Center. 

 

Cette session s'est terminée par une séance de questions-réponses globale, afin d'aider les éducateurs à agir pour le bien de l'océan ; voici quelques-uns des échanges les plus intéressants :

« Comment les océanologues peuvent-ils s'engager auprès des éducateurs et les aider à promouvoir la connaissance des océans ? » Gennadi Lessin, Royame-Uni

Michael Palmgren: « Rejoignez un groupe local, faites-en sorte que ce soit simple au début, et commencer quelque part - nous avons tous commencé quelque part à petite échelle. »

Sophie Palmer: « Multipliez les perspectives ! Il suffit de tendre la main et d'être direct dans ses intentions. Les éducateurs et les scientifiques veulent toujours partager et ont besoin d'apprendre des autres. »

    

« Je travaille en Suisse et les étudiants me demandent toujours ce qu'ils peuvent faire pour sauver les océans et les animaux marins. Selon vous, quelles sont les actions les plus importantes qu'un individu puisse faire pour apporter un changement positif à nos océans ? »Larissa B., Switzerland: 

Michael Palmgren: « Pour les jeunes des pays non côtiers, nous devons expliquer que tout est lié : une montagne suisse est le début de l'océan, par exemple. Dans notre consommation, nous devons éviter la surpêche. Le plus important est de vivre avec l'océan et non de l’exploitation de l'océan ».

Ce ne sont là que quelques-unes des centaines de questions posées lors de l'événement.

Cet événement a été rendu possible grâce au soutien de la Fondation Engie.