Décrochage scolaire chez les garçons

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Dernière mise à jour28 septembre 2023

Si les filles rencontrent plus de difficultés dans l’accès à l’éducation et risquent donc plus que les garçons de ne pas être scolarisées, en particulier au niveau primaire, ceux-ci sont plus susceptibles de redoubler des classes, de ne pas progresser, de ne pas terminer leurs études bien qu’étant à l’école. À l’échelle mondiale, 128 millions de garçons ne sont pas scolarisés, soit plus de la moitié de la population mondiale de jeunes non scolarisés et plus que les 122 millions de filles non scolarisées. 
Assurer à tous l’accès à une éducation de qualité n’est pas anodin. Il est donc important de veiller à ce que l’accent mis sur la parité et l’égalité des genres ne laisse pas de côté les garçons. Œuvrer en leur faveur ne signifie pas une réduction des chances des filles et vice-versa. Au contraire, l’égalité des chances éducatives profite à la fois aux filles et aux garçons et à la société dans son ensemble.

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« Ne laisser aucun enfant de côté : le rapport mondial sur le décrochage scolaire des garçons » montre que ce sont les garçons qui sont de plus en plus les laissés-pour-compte de l’éducation. Ils risquent davantage de redoubler, de ne pas progresser et de ne pas terminer leurs études bien qu’étant à l’école. Alors qu’auparavant, le désengagement et l’abandon scolaire des garçons étaient surtout préoccupants dans les pays à revenu élevé, plusieurs pays à revenu faible et intermédiaire ont observé une inversion des écarts entre les filles et les garçons, ces derniers se trouvant maintenant à la traîne par rapport aux filles en matière de scolarisation, d’achèvement et d’acquis de l’apprentissage. Les garçons risquent davantage que les filles de redoubler les classes du primaire dans 130 pays et ils sont plus susceptibles de ne pas faire d’études secondaires supérieures dans 73 pays. Au niveau supérieur, à l’échelle mondiale, on ne compte que 88 hommes inscrits pour 100 femmes. 

La pauvreté et la nécessité de travailler sont parmi les principaux facteurs de décrochage scolaire des garçons. Aux Philippines, par exemple, 75 % des garçons inscrits dans le premier cycle de l’enseignement secondaire achèvent un cycle complet d’études, un pourcentage qui tombe à 40 % des garçons dans les ménages les plus pauvres. Les normes et les attentes genrées ont également un impact sur la motivation et le désir d’apprendre des garçons. Dans de nombreux contextes, les activités scolaires et certaines matières sont considérées comme contraires aux expressions de la masculinité, d’où l’impopularité de l’éducation auprès des garçons.

Des pratiques comme la répartition des élèves par niveau dans les classes et la séparation entre les genres contribuent à la faible motivation des garçons, à leurs mauvais résultats et au décrochage scolaire. Une discipline sévère, les châtiments corporels et d’autres formes de violence fondée sur le genre en milieu scolaire ont également un impact négatif sur les résultats scolaires et le niveau d’éducation des garçons. Les garçons sont plus exposés que les filles au harcèlement physique et ils sont souvent ciblés en raison de leur orientation sexuelle réelle ou perçue et de leur identité ou expression de genre.

L’amélioration des possibilités d’éducation pour les filles demeure d’une importance capitale pour parvenir à l’égalité des genres dans et par l’éducation. Il y a encore trop de filles non scolarisées dans le monde. Dans de nombreux pays, elles continuent de rencontrer des difficultés pour accéder à une éducation de qualité et, même lorsqu’elles obtiennent de meilleurs résultats que leurs pairs masculins à l’école, elles doivent aussi faire face aux inégalités, à la discrimination et à l’exploitation lors du passage vers le monde du travail et la vie adulte.

L’éducation est un droit humain pour tous, sans parler de son impact positif sur la croissance économique et sur les salaires. Mais pour les garçons qui n’achèvent pas leurs études de base, le coût peut être très élevé – avec des effets sur leurs perspectives d’emploi futures, leurs salaires et leur satisfaction au travail, ainsi que sur les choix et les comportements, ce qui affecte à son tour la santé des garçons et des hommes et influe sur leur rôle de citoyens et les décisions familiales.

On observe que les hommes instruits sont plus susceptibles de traiter les femmes et les hommes sur un pied d’égalité et d’être en faveur de l’égalité des genres. Les garçons qui ont fait des études secondaires sont plus susceptibles de condamner la violence fondée sur le genre. S’attaquer au décrochage et à la position de désavantage des garçons dans l’éducation pourrait être transformateur en encourageant l’égalité des genres, en réduisant la violence et en protégeant l’avenir de tous.

Une action ciblée visant à améliorer les possibilités d’éducation pour les garçons profite non seulement à l’apprentissage, aux possibilités d’emploi, aux revenus et au bien-être des garçons, mais elle est également très bénéfique pour parvenir à l’égalité des genres et à des résultats économiques, sociaux et sanitaires souhaitables. Pour ne laisser aucun enfant de côté, les parties prenantes – gouvernements, partenaires de développement (organisations bilatérales et multilatérales, société civile, secteur privé et universités), communautés, écoles, familles et tuteurs, et élèves – doivent œuvrer ensemble dans le cadre d’actions adaptées au contexte spécifique de chaque pays.

Aucun enfant laissé pour compte : rapport mondial sur le décrochage scolaire des garçons
UNESCO
2022
UNESCO
0000381105
Infographique (en anglais)