Communiqué de presse

COP28 : L’UNESCO quantifie l'impact du dérèglement climatique sur 15 sites protégés

A l’occasion de la COP28, l'UNESCO publie sa toute première étude quantitative intitulée « Évaluation du changement climatique sur les réserves de biosphère et géoparcs mondiaux de l'UNESCO en Amérique latine et dans les Caraïbes ». Cette étude montre comment l'augmentation des sécheresses, des incendies de forêt, des inondations et des glissements de terrain constitue une menace croissante pour la biodiversité et les vies humaines, et dresse des perspectives pour les prochaines décennies.
Cover photo of the regional report of the regional report on Central America and the Caribbean

La fiche synthétique des résultats, le résumé et l’étude complète sont disponibles ici.

 

Cette nouvelle étude de l’UNESCO démontre comment le dérèglement climatique affecte les communautés et les écosystèmes en Amérique latine et dans les Caraïbes, en se concentrant sur les effets des changements de température ou des phénomènes météorologiques dans les réserves de biosphère et les géoparcs mondiaux de l'UNESCO. 

L'étude couvre une zone géographique où vivent 110 millions de personnes et qui s’étend sur un million de km2 en Argentine, au Brésil, au Chili, en Équateur, au Guatemala, au Honduras, au Mexique, à Saint-Kitts-et-Nevis et en Uruguay.

 

Tous les sites étudiés sont impactés

Les 15 sites de l'UNESCO ont tous enregistré des hausses de températures et des modifications de leurs volumes  de précipitations entraînant une perte de couverture végétale, une augmentation des incendies de forêt, des disparitions d’habitat, des pertes de vies humaines, des perturbations de l'approvisionnement en eau et/ou une baisse des rendements agricoles. Si les tendances actuelles se poursuivent, le rapport projette que ces sites subiront une hausse des températures moyennes entre 2 et 7oC d’ici 2100, alors qu’elles ont déja augmenté de de 1oC depuis 1900. L’ensemble des sites devrait subir des impacts climatiques de plus en plus importants. 

L’étude montre également que les menaces sont actuellement sous-estimées. Dans presque chaque catégorie de risque, le nombre de sites enregistrés comme présentant un risque moyen ou élevé dépasse les prévisions des gestionnaires des sites. Par exemple, les incendies de forêt étaient identifiés comme une menace majeure par seulement 6 gestionnaires de sites sur 15, alors que le rapport révèle que 13 sites présentent un risque moyen à élevé dans ce domaine dans les prochaines décennies. Quelque 350 000 km2 de couverture forestière ont été analysés et en l'espace de seulement six ans, 4% de cette couverture a disparu – une superficie équivalente à la Jamaïque.

 

Un danger pour les vies humaines et les ressources

L’étude mesure aussi le lien clair entre les menaces climatiques (changements de précipitation ou température), la vulnérabilité des sites (concentration démographique, biodiversité), et leur exposition aux risques (répartition démographique dans les zones à haut risques, couverture forestière). Cela permet de quantifier les risques spécifiques dans chaque région. Dans 9 des 15 sites, plus de 90% des terres agricoles dépendent exclusivement de l’arrosage par l’eau de pluie. Les agriculteurs et leurs communautés sont donc particulièrement vulnérables à la baisse ou à l’irrégularité des précipitations ainsi qu’aux vagues de chaleur prolongées.

L’étude révèle également que parmi les 15 sites étudiés, 10,7 millions de personnes vivent dans des zones exposées à des interruptions d'approvisionnement en eau et que, dans certains sites, cette menace concerne 100% de la population. L’étude évalue à 3,3 millions le nombre de personnes vivant aujourd’hui dans des zones inondables et à huit millions le nombre d’habitants dans des zones susceptibles de subir des glissements de terrain.

 

Les sites de l'UNESCO, précieux observatoires des changements climatiques

Les sites protégés par l'UNESCO sont des observatoires qui contribuent à la compréhension et au suivi de l’impact du dérèglement climatique et qui facilitent l’élaboration des politiques climatiques nationales et internationales. 

L’étude de l’UNESCO constitue une première évaluation des risques permettant aux communautés des zones concernées de mieux y faire face. Elle permet aussi, grâce à des données attestées, des interventions tenant compte des dernières projections climatiques et des meilleures expertises locales. 

Cette méthodologie permettant de comprendre le dérèglement climatique a été conçue pour être facilement transposable et applicable aux autres sites de l'UNESCO à travers le monde.

 

Aider les communautés à s’adapter au risque climatique

Sur le terrain, l'UNESCO aide activement ces sites à faire face aux impacts du changement climatique. Dans la réserve de biosphère Maya, au Guatemala, les gestionnaires du site ont travaillé pour quantifier et compenser les émissions de carbone en évitant la déforestation sur une période de 30 ans (2012-2042), dans le but de réduire de 37 millions de tonnes les émissions de CO2. 

En 2022, le réseau brésilien des réserves de biosphère a mis au point un cours destiné aux gestionnaires de sites, afin de les aider à surveiller et à faire face aux impacts du changement climatique et à la crise de la biodiversité. 

Dans le géoparc mondial de Mixteca Alta, au Mexique, les agriculteurs ont adapté leurs pratiques à un climat de plus en plus chaud et sec, en construisant des terrasses et des canaux selon des méthodes ancestrales afin de préserver l'eau et les terres arables.

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