Earth Network mission to Saint Mary's Biosphere Reserve in St Kitts and Nevis

Histoire

Saint-Kitts-et-Nevis s’engage dans un nouveau plan de restauration écologique

Niché dans les paysages idylliques de l’archipel de Saint-Kitts-et-Nevis, le Saint Mary’s est une réserve de biosphère offrant un mélange de plages de sable blanc et noir ainsi qu’une forêt tropicale dense, véritable écrin de biodiversité. Il s’agit de la première réserve de biosphère à bénéficier du Réseau Terre de l’UNESCO.

Le Saint Mary’s est une réserve de biosphère riche en termes de diversité écologique, comprenant des forêts tropicales, des mangroves et des récifs coralliens. Le site fut désigné officiellement réserve de biosphère par l’UNESCO en 2011. Située sur l'archipel de Saint-Kitts-et-Nevis, elle est composée d'une vaste zone marine, de crêtes forestières longues et étroites et de collines agricoles. Cependant, 32 % de la superficie totale des terres présente une dégradation. Selon une évaluation réalisée en 2019 par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, les principaux facteurs de dégradation sont la déforestation, le surpâturage, les constructions humaines non réglementées et certaines pratiques agricoles.

Afin de réconcilier l’Homme et la nature dans la région, le Saint Mary’s est la première réserve de biosphère a bénéficié de l’expertise de scientifiques bénévoles du Réseau Terre de l’UNESCO. Les objectifs : la collecte de données nécessaire à la mise en place d'un plan de restauration écologique et l’identification d’opportunités économiques durables.

 

Un haut lieu de la biodiversité

La réserve de biosphère fait partie de la province biogéographique des Petites Antilles

3
espèces de tortues menacées d’extinction

y compris la tortue luth

Les petites exploitations agricoles

sont l’une des principales activités économiques de la région

300,000
touristes

visitent la réserve de biosphère chaque année

Des défis spécifiques

Comme beaucoup d’îles des Caraïbes, l’histoire socio-économique de Saint-Kitts-et-Nevis est fortement marquée par sa dépendance passée au marché très lucratif du sucre. Grâce aux efforts du gouvernement qui a débuté une diversification de l’économie dans les années 1970, le pays s’est progressivement tourné vers le tourisme, créant de nouvelles opportunités pour les populations locales. Néanmoins, la crise du Covid-19 a fortement marqué Saint-Kitts-et-Nevis puisque l’industrie du tourisme y a été presque stoppée entre 2020 et 2021, entraînant une baisse de 14,5 % du PIB de l’archipel, suivie d'une nouvelle contraction de 4,3 % en 2021.

Comme beaucoup de petits États insulaires en développement (PEID), Saint-Kitts-et-Nevis a besoin de renforcer sa résilience, au-delà de la pandémie. « Ces pays, de par leur nature même, sont confrontés à un certain nombre de défis, qui ont été accentués au cours de la dernière décennie par le changement climatique, avec des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus violentes », affirme l'ambassadeur David Doyle, délégué permanent de Saint-Kitts-et-Nevis auprès de l'UNESCO. En effet, alors que les ouragans, les typhons et les activités sismiques sont des phénomènes courants sur l'île, les effets du changement climatique soulignent la nécessité de restaurer les boucliers forestiers et de promouvoir une agriculture résiliente.

 

Nous devons fortifier notre expertise, nos financements et notre capacité institutionnelle de manière à poursuivre les objectifs de développement durable. Car aujourd’hui, ils ne sont pas suffisants. Je suis convaincu que notre travail avec le Réseau Terre constitue une étape importante pour renforcer nos capacités en matière de conservation de la biodiversité.

Ambassadeur David DoyleDélégué permanent de Saint-Kitts-et-Nevis auprès de l'UNESCO
Quels liens existent-ils entre agriculture et conservation de la biodiversité ?

L'un des principaux objectifs de la réserve de biosphère de Saint Mary’s est de préserver la biodiversité, en particulier l'une des espèces les plus emblématiques de la région, la tortue luth, gravement menacée d'extinction. Cela ne semble peut-être pas évident, mais cet objectif est étroitement lié aux pratiques agricoles durables.

Comme l'explique le Dr Kimberly Steward (Ross University), les lixiviats et les produits chimiques utilisés dans l'agriculture se retrouvent sur la plage et affectent les zones de nidification ainsi que les algues, la nourriture et les refuges de la tortue luth et d'autres espèces de tortues

Baby turtles running towards the sea in St Mary's Biosphere Reserve, St Kitts and Nevis

Comme tous les membres de la communauté, j'ai grandi en mangeant de la viande et des œufs de tortue, jusqu'au jour où j'ai vu de mes propres yeux une tortue luth pondre ses œufs sur la plage et où j'ai appris qu'il fallait au moins 30 ans pour qu'une tortue arrive à maturité et revienne ici pour pondre d'autres œufs. Cette image est restée gravée dans ma mémoire pour toujours. 

Telca Wallace,qui est née et a grandi dans la région, est la gestionnaire de la réserve de biosphère et a accueilli la mission scientifique du Réseau Terre.

La première mission du Réseau Terre de l'UNESCO

Créé grâce à l’appui généreux du gouvernement italien, le Réseau Terre est une plateforme qui met en relation des enjeux de restauration écologique de sites classés par l’UNESCO avec l’expertise de jeunes scientifiques ou de scientifiques aguerris. Le Réseau Terre finance ensuite des missions scientifiques au sein des sites classés par l’UNESCO (à savoir les réserves de biosphère, les géoparcs mondiaux de l'UNESCO et les sites du patrimoine mondial)  qui ont besoin d'expertise en matière de restauration écologique.

Premier bénéficiaire du programme, la réserve de biosphère de St Mary's a dressé la liste des objectifs qu'elle souhaitait atteindre grâce au soutien technique des experts bénévoles du Réseau Terre. Ces objectifs sont les suivants :

  • Dresser un inventaire de la perte de biodiversité comprenant des informations relatives à l'érosion des sols, à l'appauvrissement des forêts tropicales, à la diminution des mangroves, à la zone couverte par la faune et différentes espèces d'oiseaux, d'abeilles et d'autres pollinisateurs, etc.

  • Analyser les emplois possibles basées sur des pratiques et des pratiques agricoles durables et respectueuses de la biodiversité, c'est-à-dire une meilleure utilisation des forêts tropicales comme nouvelles cultures de fruits et de légumes, et l'introduction de nouvelles variétés de semences plus tolérantes à la chaleur et à la sécheresse ; et

  • Etudier les possibilités de création de petites entreprises associées à l'utilisation durable des ressources naturelles et de la biodiversité.

 

Après un important travail de préparation qui a débuté en décembre 2022, Dr Haydi Berrenstein a mené la première mission terrain du Réseau Terre du 20 au 24 février 2023. L’objectif : collecter de la donnée, évaluer la situation et commencer à travailler avec les parties prenantes locales.

Experte en conservation de la biodiversité sur différents écosystèmes sur terre comme en mer (sur des navires de recherche sismique), sur les écosystèmes de mangrove boueuse et de savane, la forêt tropicale humide et différents biomes, les réserves naturelles, le changement climatique, l'éducation et la sensibilisation, ainsi qu'avec les communautés autochtones et Marrons de son pays natal, le Suriname, le Dr Haydi J. Berrenstein, apporte une solide expérience dans la restauration de la biodiversité à la réserve de St Mary’s dans le cadre du projet Réseau pour la Terre. Le Dr Berrenstein a travaillé aussi bien avec le gouvernement qu’avec des ONG internationales, comme Conservation International. Elle a également participé activement à plusieurs études d'impact environnemental et social dans la Réserve naturelle du Suriname central, un site classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, dans la réserve naturelle de Sipaliwini, dans la région indigène du Tareno (Trio), près de la frontière nord du Brésil, ainsi que dans d'autres régions du pays.

 

 

Earth Network expert Dr Berrenstein examines a plant in St Mary's Biosphere Reserve, St Kitts and Nevis

Au cours de cette première période, Dr. Haydi Berrenstein a effectué un premier travail de collecte de données, a échangé avec des experts locaux et a interviewé différentes parties prenantes. Une seconde mission est prévue pour l’été 2023, lorsque l’expert bénévole du Réseau Terre et les membres de la communauté locale évalueront la possibilité d’effectuer un inventaire de la biodiversité et soumettront leurs propositions en vue de l’élaboration d’un plan de restauration écologique en lien avec les bonnes pratiques déjà en place.

Les connaissances générées par les missions scientifiques du Réseau Terre dans le monde entier seront consolidées et largement diffusées dans le cadre d'activités de renforcement des capacités (telles que des MOOC, des webinaires et des ateliers) et incluses dans le futur portail de l'UNESCO sur la biodiversité, qui présentera des données en temps réel provenant de sites désignés par l'UNESCO, ainsi que des bonnes pratiques.

Overview of St Mary's Biosphere Reserve, St Kitts and Nevis
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A lizard in St Mary's Biosphere Reserve, St Kitts and Nevis
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Farmers in St Mary's Biosphere Reserve, St Kitts and Nevis
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Farmer in St Mary's Biosphere Reserve, St Kitts and Nevis
Remnants of the colonial past in St Mary's Biosphere Reserve, St Kitts and Nevis
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