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Histoire

Construire la paix ? Un échange entre lycéens et experts à l'occasion de la Journée internationale de la paix

Le premier Campus UNESCO de l'année scolaire 2023 traitait d'une problématique majeure : comment construire la paix.

Des élèves issus de 6 classes du monde entier se sont entretenus avec des professionnels agissant pour la paix afin de comprendre leur travail et réfléchir à la manière dont chacun peut s’engager dans la construction de la paix.  Pour animer la conversation, étaient réunis Kuany Kiir Kuany, chargé de projet à la Section de la citoyenneté mondiale et de l’éducation à la paix de l’UNESCO, Léonie Evers, chargée de projet pour le Secteur de la culture en situation d’urgence de l’UNESCO et Saurea Didry Stancioff, responsable du programme Afrique de l’Ouest de Promediation, une organisation non gouvernementale et apolitique facilitant la médiation et la résolution des conflits armés. 

Chaque expert a parlé de son parcours et du quotidien de son travail en rappelant que chacun d’entre nous, à tous les niveaux, peut agir en faveur de la paix. 

Saurea Didry Stancioff est chargée de la planification et de la conduite des activités au Niger, au Ghana, au Bénin et en Côte d'Ivoire, ainsi que du suivi et de la coordination de tous les programmes de Promediation en Afrique de l'Ouest. Elle explique le rôle de la médiation, en commençant par souligner que tout conflit, qu'il soit dans un cadre scolaire, familial ou armé, commence de la même manière.

Parfois, les différentes parties se comprennent mais restent en désaccord. Lorsque le désaccord persiste et que l'une des parties coupe la communication, le problème commence. Cela peut aller jusqu'à des attaques massives, et la communication ne se rétablit jamais. 

Saurea Didry Stancioff, responsable du programme Afrique de l’Ouest de Promediation

Pour qu'il y ait médiation, les deux parties doivent se sentir en sécurité et avoir confiance dans le processus. Le rôle du médiateur est de reformuler les besoins de chacun dans le conflit, pour que le processus passe avant tout par la compréhension. En fin de compte, l'accord doit être neutre et satisfaisant pour les deux parties, mais le processus peut être long.

Avant de rejoindre le siège de l'UNESCO, Kuany Kiir Kuany était responsable du programme d'éducation pour la paix au bureau de l'UNESCO en Irak, qu'il avait rejoint après un long séjour à l'Institut Mahatma Gandhi d'éducation pour la paix et le développement durable de l'UNESCO, en Inde. Il a conçu et mis en œuvre plus de 10 projets à l'intersection de l'éducation et de la paix qui ont bénéficié à plus de 10 000 jeunes leaders et acteurs de l'éducation à travers le monde. Pour lui, les institutions, la justice, l’économie et les écoles se doivent d’agir ensemble dans la construction de la paix. S’adressant à des jeunes, il rappelle que l'éducation joue un rôle majeur et que les écoles doivent inciter à la réflexion critique, favoriser l'inclusion et garantir un bon niveau d'alphabétisation.

Construire la paix n’est pas une fin en soi, c’est un processus.

Kuany Kiir Kuany, chargé de projet à la Section de la citoyenneté mondiale et de l’éducation à la paix de l’UNESCO

Léonie Evers quant à elle, a rejoint l'unité d'urgence de l’UNESCO après avoir passé trois ans au Burkina Faso, au Niger et au Mali avec le Service de déminage des Nations unies. Auparavant, elle avait travaillé pendant plus de cinq ans au sein de l’UNESCO en tant que coordinatrice pour les situations d'urgence liées aux conflits armés. Aujourd’hui son travail consiste à intégrer la culture dans les politiques et opérations des secteurs humanitaire, de sécurité, de consolidation de la paix et des soutiens techniques, en coordonnant la préparation et les réponses aux situations d’urgence.

Derrière chaque tas de pierres, il y a des personnes ciblées par un conflit.

Léonie Evers, chargée de projet pour le Secteur de la culture en situation d’urgence de l’UNESCO

Pour elle, la paix et la culture sont liées de manière irrévocable car la culture fait partie de notre identité, de nos traditions et de notre âme. Lorsqu’un lieu est reconstruit après un conflit, il renforce les victimes et les aide à se rassembler autour d'un héritage commun. À l'école et ailleurs, nous devons rester ouverts et éviter toute forme de stéréotype.

Les 148 participants, élèves de la Senior High School of Moudros, sur l'île de Lemnos en Grèce, de la Wesley High School Oukpo à Benue au Nigeria, de l'Alpha School à Hanoi au Vietnam, de la Kohinoor International School à Hoshiarpur en Inde, de l'Oporto Internacional School à Porto au Portugal et de l'Arsakeio Junior High School of Psychiko à Athènes en Grèce, ont pu continuer les échanges en classe avec leurs professeurs grâce au dossier de ressources transmis par l’équipe des Campus Unesco

 

Cet évènement a été rendu possible grâce à la collaboration de 6C Conseil et au soutien de TECH4ALL.