Ce message est paru initialement dans le profil de M. Ban sur Linkedln Disponible en anglais.

8 mai 2014 – Les changements climatiques sont déjà présents : tel est le message qui ressort du nouveau rapport récemment publié par les États-Unis sur l’étude du climatDisponible en anglais. Ce rapport suit de près les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) — l’organe international chargé d’évaluer la science liée au climat, qui ont confirmé que les changements climatiques sont une réalité et ont des retentissements sur chaque continent.

La mauvaise nouvelle, c’est que les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial continuent à augmenter à un rythme effréné et continueront à augmenter si nous ne prenons pas de mesures. Pour le moment, nos actions ne suffisent pas à ralentir les émissions et nous ne sommes pas prêts à traiter les répercussions des changements climatiques.

Mais le Groupe d’experts a abouti à une autre conclusion marquanteDisponible en anglais. Il existe encore des moyens de freiner les changements climatiques si nous prenons de toute urgence des initiatives à grande échelle et si nous le faisons dès maintenant. Ce qu’il importe de noter, c’est que le rapport a également souligné le fait qu’agir maintenant coûterait bien moins cher que reporter l’action à plus tard.

Tant les rapports des États-Unis que ceux du GIEC tirent le signal d’alarme, rappelant de façon saisissante que chaque seconde, chaque minute compte et que plus nous différons les mesures, plus le prix sera élevé. Cependant, ils sont aussi, à mon avis, une grande source d’espoir, car il en ressort qu’il nous reste une chance pour agir.

C’est imprégné de cet optimisme que je suis arrivé à Abou Dhabi, pour impulser un souffle en amont du Sommet sur le climat que j’accueillerai à New York le 23 septembre. Ce sommet fera appel à la volonté politique pour aboutir à un accord juridique de grande envergure sur les changements climatiques en 2015 et présentera de nouveaux engagements concrets.

Moins de cinq mois avant le Sommet, la Conférence d’Abou Dhabi – « Abu Dhabi Ascent » – a permis aux participants (plus de 1 000 responsables de gouvernements, d’entreprises et de la société civile) d’échanger des idées sur les domaines décisifs dans lesquels s’imposent des initiatives liées aux dérèglements du climat, et d’arrêter des mesures énergiques qu’ils annonceront au sommet de septembre.

Il est encourageant de voir qu’un nombre croissant de gouvernements et d’entreprises optent pour des démarches destinées à bâtir un avenir à faible empreinte carbone. Ils connaissent les effets tout à fait réels des modifications climatiques, mais ils adoptent aussi des solutions efficaces, d’un coût raisonnable et à portée de main, pour lutter contre le changement climatique, qui peuvent nous servir d’exemples à tous.

J’ai le sentiment que davantage de choses sont réalisées pour faire face aux bouleversements climatiques que ce qu’on sait généralement. Une dynamique est enclenchée.

J’ai personnellement vu un exemple de ce type lundi, lorsque j’ai visité la centrale solaire Shams dans le désert d’Abou Dhabi, un complexe de 250 hectares qui produit 100 mégawatts d’électricité et fournit de l’énergie à 20 000 foyers. C’est l’une des plus grandes centrales solaires à concentration du monde.

Les employés de l’usine affirment que c’est une réussite d’un point de vue technique, mais aussi d’un point de vue économique. La centrale assure un retour sur investissement et bien qu’elle n’ait qu’un an d’existence, le directeur m’a dit que beaucoup d’efforts sont faits actuellement pour abaisser le prix de la construction de ce genre de centrales à brève échéance.

D’autres exemples sont légion.

Le Corridor africain d’énergies propres, qui s’étend de l’Égypte à l’Afrique du Sud, a pour finalité l’accélération de la production d’énergies renouvelables, telles que les énergies géothermale, éolienne et solaire, afin de satisfaire la demande énergétique croissante du continent.

L’Initiative « Lighthouses » des petits États insulaires en développement, qui vise à élargir l’accès aux énergies renouvelables, transforme profondément la situation en matière de sécurité énergétique ainsi que l’économie de toutes les petites nations insulaires.

Récemment, le territoire insulaire des Tokélaou a montré au monde ce qu’on peut accomplir lorsqu’il a commencé à produire 100 % de son énergie à partir du soleil, plaçant ainsi la barre très haut pour les actions menées dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques.

Les entreprises intensifient également leurs efforts et montrent le chemin, avec de nombreuses sociétés investissant dans l’énergie renouvelable.

IKEA a maintenant décidé d’acquérir 206 turbines éoliennes à travers le monde Disponible en anglais et prévoit d’installer des panneaux solaires sur 90 % de ses magasins aux États-Unis, se rapprochant ainsi de la neutralité climatique d’ici à 2020.

Apple a réalisé d’énormes investissements pour alimenter ses locaux en énergie renouvelable, notamment en installant une centrale solaire sur place ainsi que des piles à combustible.

À ce jour, 335 organisations ont apposé leur signature à l’initiative de l’ONU « Le Pacte Mondial », qui incite les entreprises à jouer un rôle moteur dans la lutte contre les changements climatiques.

Comme je l’ai écrit ici précédemment, nous pouvons individuellement modifier la donne de multiples façons, que ce soit par une utilisation plus rationnelle de l’énergie à la maison ou par l’achat de produits verts locaux, par la réduction de notre empreinte carbone ou par un portefeuille de placements dicté par le souci de l’écologie.

En tant que professionnels, vous pouvez rendre votre lieu de travail plus vert, ainsi que votre domicile; portez la bonne parole autour de vous et demandez ce que fait votre entreprise pour garantir un avenir durable.

Tout est en jeu. Peut-être n’aurons-nous pas de deuxième chance. Plus nous attendons, plus nous en supporterons les conséquences.

Ne nous concentrons pas sur les obstacles que nous rencontrons, mais sur ce que nous savons par expérience être possible lorsque nous faisons appel à notre créativité, à notre ingéniosité et, avant tout, à notre volonté collective.

Il est temps que les dirigeants prennent les rênes et que chacun d’entre nous devienne un dirigeant. Hissez-vous à la hauteur du défi. Participez à la course jusqu’au sommet.

Trouvez des idées sur la manière dont vous pouvez contribuer à l’action en faveur du climat.