«L3» est la classification de l'ONU pour les crises humanitaires à grande échelle les plus graves. Le système de l’ONU répond actuellement à quatre situations d'urgence L3. Elles se situent en Iraq, où la recrudescence de la violence entre les groupes armés et les forces gouvernementales a entraîné le déplacement d’environ 1,9 millions de personnes à travers l'Iraq, et précipité des centaines de milliers de personnes dans le besoin d'assistance humanitaire. En Syrie, où des millions de personnes ont besoin d'assistance humanitaire, un grand nombre sont pris au piège dans des zones difficiles d'accès. Plus de 5 milliards de dollars étaient encore nécessaires en 2014 pour répondre aux besoins les plus urgents. En République centrafricaine, le pays a connu depuis 2013 une crise politique majeure qui a conduit à un violent conflit qui a touché la quasi-totalité de la population, la crise a laissé quelque 2,5 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, dans un besoin urgent d'assistance. Et au Sud-Soudan, où 1,7 millions de personnes ont été déplacées, environ 4 millions font face à une insécurité alimentaire alarmante à la suite des combats qui ont commencé en Décembre 2013.
En réponse à ces crises, de nouveaux acteurs ont pris une plus grande part dans l'action humanitaire et divers modèles de partenariat ont été mis en place, notamment des programmes de transferts monétaires et la gestion à distance des opérations en utilisant des organisations et partenaires locaux pour fournir de l’assistance. L'accroissement des besoins, la persistance de crises prolongées et l'irruption de nouveaux risques ont conduit à un déficit persistant de la capacité des gouvernements et des organisations humanitaires à répondre aux crises. Cela signifie que la manière dont les États membres, l’ONU et ses partenaires se préparent et répondent aux crises humanitaires doit favoriser l'anticipation. Alors que la communauté internationale se prépare pour l'agenda de développement post-2015 et l'agenda de réduction des risques de catastrophe ainsi que pour le Sommet mondial sur l’aide humanitaire en 2016, il est important de reconnaître que le développement ne peut être durable que si le risque soulevé par les crises est abordé de façon active, en tant que priorité commune.
Des défis mondiaux, tels que le changement climatique, la dégradation de l'environnement, la croissance rapide de la population et de l'urbanisation non planifiée, sont autant de facteurs qui augmentent la vulnérabilité des populations aux catastrophes naturelles. Ces tendances vont modifier le paysage des catastrophes environnementales et crises humanitaires futures. Il est urgent d'aider les pays et les communautés à mieux s’adapter ainsi qu'à se relever rapidement lorsque ces urgences surviennent. L’année 2015 marque le lancement d'un accord mondial pour le développement durable post-2015, la réduction des risques de catastrophe et le changement climatique. En 2016, le Sommet mondial sur l’aide humanitaire développera les résultats de ces processus, en explorant comment les besoins humanitaires peuvent être abordés dans un monde en évolution rapide. Le Forum des urgences environnementales 2015 explorera le lien entre le risque environnemental, les crises humanitaires et les changements climatiques.