L’UNESCO pour le Maghreb soutient l’Unité de monitoring et de documentation sur les atteintes portées aux journalistes en Tunisie
Entre 2018 et 2019, un total de 156 meurtres de journalistes ont été enregistrés dans le monde, dont cinquante-sept d'entre eux ont eu lieu en 2019, soit le total annuel le plus bas depuis dix ans. Près de 9 cas sur 10 restent impunis. Tels sont les derniers chiffres révélés par le Rapport de la Directrice générale de l'UNESCO sur la sécurité des journalistes et le danger de l'impunité publié par l’UNESCO à l’occasion de la journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, célébrée le 2 novembre.
En Tunisie, pour mettre fin aux crimes contre les journalistes et à l’impunité de ces atteintes, le Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, dans le cadre de son programme communication et information et en partenariat avec le Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme en Tunisie, s’est engagé à renforcer « l’Unité de monitoring et de documentation sur les atteintes portées aux journalistes » au sein du Syndicat National des Journalistes tunisiens (SNJT). L’objectif étant de : sensibiliser et mobiliser les différents acteurs de la sphère médiatique en Tunisie dans le but d’optimiser leurs rôles et responsabilités dans la protection des journalistes et la défense de la liberté d’expression et d’information. A noter que pas moins de 150 cas ont été recensés par l’Unité de Monitoring ce qui représente en moyenne le nombre annuel d’agressions et d’attaques à l’encontre des journalistes en Tunisie.
L’unité de monitoring a ainsi contribué au lancement le 03 mai 2020, à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, d’un baromètre pour suivre la performance des médias publics.
En Juillet 2020, une série de formations sur les attaques et les menaces perpétrées à l’encontre des cadres religieux, ont ainsi eu lieu. L’unité a par ailleurs développé une approche spécifique qui lutte contre les stigmatisations faites aux femmes et ce, à travers les campagnes auprès des femmes journalistes qui les incitent à signaler les agressions dont elles sont victimes, la création d’un centre d’appel dédié aux femmes journalistes victimes de violences sexuelles, et l’élaboration d’études mettant en lumière des statistiques relatives aux violations liées au genre.
Durant la pandémie Covid-19, le rapport annuel de l’unité de monitoring a indiqué que les discours de haine et de violence politique sur Internet et ailleurs et les restrictions contre les blogueurs et journalistes se sont poursuivis et sont devenus plus intenses pendant la période de crise. Les réformes juridiques continuent d’être retardées, et le nombre de violations de l’intégrité morale et physique des journalistes est plus élevé que les années précédentes. Aussi, le travail de l’unité de monitoring a été renforcé, avec l’appui de l’UNESCO, afin de mettre à la disposition des journalistes tunisiens une plateforme interactive de collecte et la diffusion des informations relatives aux dépassements, menaces et attaques contre les journalistes, et les mesures de prévention et de protection des journalistes lors de l’exercice de leurs missions pendant la crise Covid- 19.
Autre projet phare mené par le bureau des projets de l’UNESCO à Tunis en partenariat avec le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), est l’organisation d’ateliers de formation pratique entre août et novembre 2020 pour 45 journalistes et 45 magistrats en matière de promotion de la culture de l’Éducation aux médias et à l’information (EMI) et de sécurité des journalistes et leur protection contre les discours de haine, le harcèlement, les attaques violentes, et les poursuites juridictionnelles et les risques juridiques qui peuvent survenir aux journalistes lors de l’exercice de leurs missions ou suite à cet exercice.