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L’UNESCO s'emploie à renforcer la résilience des archives, bibliothèques et musées d’Afrique pour faire face aux crises futures

01/10/2021

La perte du patrimoine documentaire signifierait non seulement la disparition d'objets ayant une valeur esthétique et technique exceptionnelle, mais aussi la perte du patrimoine, de l'histoire et de l'identité du monde. Ceci est d'autant plus vrai pour l'Afrique, dont les institutions de mémoire ont beaucoup souffert de la pandémie de COVID-19.

M. Tawfik Jelassi, Sous-directeur général de l'UNESCO pour la Communication et l'Information, a fait cette remarque lors de l'événement en ligne en deux parties du programme Mémoire du monde de l'UNESCO, intitulé « Renforcer la résilience des institutions de mémoire en Afrique face au COVID-19 et au-delà ».

L'événement virtuel a pris la forme d’un symposium organisé le 7 septembre et d’un atelier de renforcement des capacités le 8 septembre.

Pour sa part, le symposium a réuni plus de 260 experts du patrimoine documentaire et spécialistes de la conservation d'Afrique et d'Asie-Pacifique, qui ont partagé la manière dont les archives, les bibliothèques et les musées avaient fait face à la pandémie de COVID-19 et proposé des moyens de mieux se préparer aux crises futures.

Dans son discours d'ouverture du symposium, Alinah Segobye, doyenne de la Faculté des sciences humaines et sociales de l'Université des sciences et technologies de Namibie, a situé la question de la préservation du patrimoine documentaire dans le contexte de la consolidation de la paix, de la réconciliation et du dépassement des traumatismes intergénérationnels.

Plus de 60 membres du personnel d'archives, de bibliothèques et de musées d'Afrique ont participé à l'atelier sur la manière de créer des programmes de gestion d'urgence et de sauver les matériaux humides. Les participants à l'atelier ont été sélectionnés par les commissions nationales pour l'UNESCO de leurs pays respectifs.

L'événement de deux jours a été soutenu par l'Administration des Archives nationales de Chine (NAAC). Des intervenants de la NAAC ont également participé au symposium en mettant en avant leurs expériences lors des premières phases de la pandémie ainsi que les mesures prises depuis.

Le patrimoine documentaire à l’épreuve du COVID-19

Tous les intervenants se sont accordés sur le rôle important des institutions de mémoire dans la crise sanitaire actuelle, qui permettent l'accès à l'information pour la continuité de la recherche et participent aux vastes campagnes de sensibilisation liées à la pandémie.

La pandémie a touché les institutions de mémoire dans l’ensemble des régions africaines, bien que de manière différente. Dans les zones touchées par des conflits, le personnel s'est retrouvé en danger croissant et sans les ressources nécessaires pour poursuivre son travail. Dans des contextes moins contraignants, la fermeture temporaire des archives, des bibliothèques et des musées a créé de nouvelles opportunités de collaboration entre les institutions de mémoire. Par exemple, le projet « Archives within Archives » (Des archives à l’intérieur des archives » aux Archives J. H. Kwabena Nketia pour les études africaines de l'Université du Ghana est une initiative en cours qui permet aux archives émergentes de faire partie d’un dépôt. Les intervenants ont également souligné la création de réseaux via des plateformes numériques pour partager des informations et des ressources.

Bien que les initiatives numériques ne soient pas la seule réponse à la fermeture des institutions à l’occasion du COVID-19, elles ont permis de créer de nouvelles opportunités de préservation et d'accès au patrimoine documentaire. Du passage au numérique du Festival annuel de Gion, qui perdure depuis des millénaires, à la création de visites virtuelles et de possibilités de partage d'archives pour les Archives du génocide rwandais, les experts s'accordent à dire que pour que les initiatives numériques existent, les institutions de mémoire doivent rechercher et allouer des moyens de financement pour renforcer les capacités et les compétences techniques de leur personnel.

 


Judith Opoku-Boateng en train de présenter le projet « Garder le patrimoine en vie à l’Université du Ghana : les archives J.W Kwabena Nketia en perspective ». © UNESCO

Préparation des musées, archives et bibliothèques aux situations d'urgence

Le symposium a également abordé l'intégration du cadre de réduction des risques de catastrophes dans la gestion des institutions de mémoire. À une époque où les risques de catastrophes augmentent dans le monde entier, les institutions de mémoire doivent non seulement préparer de solides plans d'urgence, mais également plaider pour l'inclusion de la préservation du patrimoine documentaire dans les stratégies et programmes nationaux de réduction des risques de catastrophes. De nombreux intervenants ont réitéré l'importance de la sensibilisation des agences gouvernementales et des décideurs politiques afin de créer des politiques favorables aux institutions de mémoire.

Les intervenants ont également souligné l'importance de la sensibilisation des communautés locales car leurs membres sont essentiels pour contribuer aux efforts de réponse après une catastrophe. Il est donc essentiel de les inclure dans le plan de préparation aux catastrophes.

 


Aparna Tandon lors de sa présentation « Une gestion efficace des risques de catastrophes pour le patrimoine documentaire ».  © UNESCO

Nous ne devons pas fermer de portes, mais créer des communautés en réseau pour une gestion efficace des risques de catastrophes du patrimoine culturel.

Aparna Tandon, aide d'urgence et résilience pour le patrimoine culturel en temps de crise, ICCROM

Suite au symposium, certains participants ont rejoint l'atelier de renforcement des capacités sur la planification d'urgence. M. Brandon Oswald, membre du Groupe d'experts pour la gestion des urgences et la préparation aux catastrophes du Conseil international des archives, a animé l'atelier. À cette occasion, il a présenté un guide étape par étape pour la création d'un plan de gestion des catastrophes et fait la démonstration de certaines techniques de sauvetage.

M. Hamady Gaye et Mme Nikki Crowster, respectivement de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et de l’Association pour les bibliothèques et l’information d’Afrique du Sud, ont partagé leurs expériences en matière de gestion des catastrophes et de récupération, en évoquant notamment le récent incendie de la Bibliothèque Jagger à l'Université du Cap.

À l'avenir, le programme Mémoire du monde de l'UNESCO s'appuiera sur les résultats du symposium pour continuer à plaider en faveur d'un investissement accru dans le patrimoine documentaire en Afrique. L’organisation continuera également à soutenir les institutions de mémoire sur le terrain afin d'améliorer leurs efforts de préservation et de planification d'urgence, notamment par le biais de la numérisation.

 


Présentation par Gabriele Mohale, chef par intérim et archiviste, Historical Papers Research Archive, University of the Witwatersrand, Afrique du Sud.© UNESCO