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News

Les commissions d'éthique de l'UNESCO appellent à résoudre les problèmes éthiques liés aux certificats COVID-19

01/07/2021
03 - Good Health & Well Being
10 - Reduced Inequalities
16 - Peace, Justice and Strong Institutions

La Commission mondiale d’éthique des connaissances scientifiques et des technologies (COMEST) de l'UNESCO et le Comité international de bioéthique (CIB) appellent les décideurs politiques à se pencher sur les problèmes éthiques liés aux certificats COVID-19 et aux passeports vaccinaux. Il est essentiel que les certificats COVID-19 et les passeports vaccinaux ne soient pas conçus, mis en œuvre ni utilisés comme un privilège et ne portent pas atteinte à la liberté de choix, mais plutôt comme un moyen de créer un environnement plus sûr pour tous dans le contexte épidémique.

Tout d'abord, les experts de l'UNESCO soulignent que l'introduction des certificats COVID-19 et des passeports vaccinaux devrait éviter la discrimination et les clivages sociétaux, ne laisser personne de côté et s'inscrire dans un système de solidarité internationale.

Si l'introduction des passeports de vaccination et des certificats COVID-19 est une étape importante pour restaurer les libertés civiles, elle ne doit pas introduire de nouvelles formes d'exclusion et de discrimination. Il est crucial que les certificats COVID-19 ne soient pas conçus, mis en œuvre ou utilisés comme un privilège pour ceux qui ont accès aux vaccins, aux tests et aux technologies numériques.

Il a été prouvé que la crise mondiale COVID-19 a frappé le plus durement les personnes en situations de pauvreté, de vulnérabilité, les groupes défavorisés et marginalisés. En outre, cette pandémie accroît les divisions et les inégalités dans les domaines économique, social et individuel de la vie au sein des sociétés et entre les pays.

L'introduction des certificats COVID-19 ne devrait pas entraîner de restrictions de voyage injustes pour ceux qui n'ont pas eu accès aux vaccins ou qui ont reçu un vaccin qui n'est pas accepté dans les pays où ils souhaitent voyager. Des mesures doivent être prises pour éviter que les certificats basés sur la vaccination ne réduisent la liberté de mouvement des personnes entrant et sortant des pays à revenu faible ou intermédiaire en raison de la disponibilité inéquitable des vaccins, ce qui pourrait avoir de graves implications pour le développement dans ces pays, sinon, elle ne rend compte que de la mobilité des privilégiés, et non au niveau international.

Mme. Gabriela Ramos, Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences sociales et humaines.

De plus, les pays ne devraient pas se fier uniquement aux passeports vaccinaux mais utiliser d'autres moyens accessibles à tous, comme les tests Covid ou l'immunité, afin d'éviter d'ouvrir une nouvelle couche de discrimination à l'encontre de ceux qui n'ont pas accès aux vaccins.

Les passeports vaccins soulèvent de nombreuses questions concernant les droits de l'homme et les libertés fondamentales.

Il est essentiel que les certificats COVID-19 ne laissent personne de côté et ne créent pas de privilège pour ceux qui ont accès aux vaccins, aux tests et aux technologies numériques. En outre, ils doivent traiter de manière responsable les incertitudes scientifiques concernant la protection qu'offrent des vaccins spécifiques et les infections passées, ainsi que la fiabilité des résultats négatifs au test COVID-19.

Professeur Peter-Paul Verbeek, Président de la COMEST

Il est important de garder à l'esprit que la vaccination est destinée à la protection des personnes et des tiers et fait partie du large éventail de mesures sanitaires qui doivent encore être suivies, d'autant plus que de nouvelles variantes apparaissent. Les personnes qui ne peuvent pas ou décident de ne pas se faire vacciner, ne doivent pas être discriminées, mais plutôt s'assurer qu'elles s'engagent à être protégées et à protéger les autres par les autres moyens disponibles. 

Nous ne devons pas abaisser les normes de preuve scientifique même en temps de crise comme la pandémie de COVID-19 et que la validation de l'enregistrement de tout vaccin pour prévenir la COVID-19 doit être conforme aux normes réglementaires internationalement acceptées sans l'influence d'éléments de politisation ou de discrimination à l’encontre de l'entreprise ou du pays qui les a produits et initialement enregistrés.

Professeur Hervé Chneiweiss, Président du Comité international de bioéthique

© Shutterstock/Gumbariya

Les certificats doivent tenir compte de l'incertitude scientifique concernant le degré et la durée de la protection et les passeports vaccinaux doivent être sûrs et sécurisés et respecter la vie privée des personnes.

Tout vaccin conforme aux normes réglementaires internationalement reconnues, avec leur niveau de protection respectif, est utile et pertinent.

Enfin, la déclaration appelle également à ce que l'introduction sociétale des certificats COVID-19 ne devrait pas aller à l'encontre du développement durable. Les politiques pertinentes doivent être élaborées, qui comprendront au moins les considérations suivantes :un effort mondial est nécessaire pour réduire les émissions lorsque les voyages nationaux et internationaux augmenteront ; et les États membres doivent créer les conditions nécessaires à la durabilité des écosystèmes et faire de la durabilité une priorité centrale dans l'élaboration des politiques, afin de réduire le risque de nouveaux cas de zoonose pouvant provoquer de nouvelles pandémies.

La Déclaration est disponible ici.