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Les Cercles d’histoires constituent une méthodologie structurée mais flexible visant à développer lescompétences interculturelles dans une variété de contextes, formels et informels, présentées dans le Manuel pour le développement des compétences interculturelles, publié en 2019. Piloté dans cinq pays par l'UNESCO (Thaïlande, Costa Rica, Zimbabwe, Autriche et Tunisie), la méthodologie s'est avérée efficace sur de nombreuses et différentes thématiques - de l'inclusion sociale des migrants au dialogue entre les peuples autochtones - permettant aux participants d’acquérir de solides compétences en matière de tolérance, d'empathie, de pensée critique et d’écoute, en vue d’une meilleure compréhension. Pour être durable et avoir un impact profond au niveau local et régional, la méthodologie doit s'appuyer sur un réseau de formateurs solides.
Le projet « Renforcer la résilience par le développement des compétences interculturelles » propose de mettre en œuvre une formation régionale de cette méthodologie innovante pour consolider ce réseau et renforcer la résilience des femmes et des hommes dans des contextes où le dialogue interculturel est particulièrement nécessaire.
Les sessions de formation régionales - qui réuniront des représentants gouvernementaux comme de la société civile, des chefs religieux et des éducateurs - seront également l'occasion de partager les bonnes pratiques sur le dialogue interculturel et la résolution des conflits, d’encourager la participation et la maîtrise de la méthodologie des Cercles d’histoires par les communautés locales et de contribuer à son suivi et évaluation finale.
Réponse au COVID-19
Le recours aux compétences interculturelles dans le cadre du COVID-19 est d'une importance capitale. Il est essentiel d'examiner les différentes pratiques culturelles auxquelles sont confrontés les professionnels de la santé et de les doter des compétences et des capacités nécessaires pour faire face aux normes sociales pouvant entraver la lutte efficace contre la pandémie. C'est dans cet esprit que l'UNESCO développe actuellement une formation en ligne sur les compétences interculturelles à mettre en œuvre avec le personnel des Nations Unies travaillant avec des professionnels de la santé. C'est dans cet esprit que l'UNESCO organise des sessions de formation en ligne sur les compétences interculturelles avec le personnel des Nations Unies travaillant avec des professionnels de la santé.
Manuel de développement des compétences interculturelles : les Cercles d’histoires
L'UNESCO est l'agence chef de file de la mise en œuvre de la Décennie internationale du rapprochement des cultures (2013-2022) au sein du système des Nations Unies, née de la résolution 67/104 de l'Assemblée générale de l’ONU, adoptée en décembre 2012. Conformément au mandat de l'UNESCO visant à construire la paix dans l'esprit des hommes et des femmes, il constitue tout à la fois un suivi de la Décennie internationale pour une culture de la paix et de la non-violence pour les enfants du monde (2001-2010) et de l'Année internationale du rapprochement des cultures (2010).
Les défis mondiaux qui ont prédominé ces dernières années ont souligné l'importance stratégique de la Décennie : la recrudescence de l'extrémisme violent, l’aggravation de la crise migratoire et des déplacements, ainsi que la montée d’un populisme politique qui divise. Tous ces facteurs impliquent un impératif d'élargissement, de consolidation et d’intensification du dialogue entre des peuples d’origines et de croyances culturelles différentes.
En 2013, reconnaissant le besoin d'améliorer les compétences, les attitudes et les comportements des individus nécessaires à la réalisation des ambitions de la Décennie, l'UNESCO a élaboré un Cadre conceptuel et opérationnel sur les compétences interculturelles, offrant un aperçu complet de la nécessité de développer les capacités de gestion de la diversité culturelle, tout en clarifiant les principaux concepts connexes et leurs liens opérationnels. Le Manuel pour le développement des compétences interculturelles a donc été conçu pour traduire ce cadre en actions tangibles et pour proposer une méthodologie globale et accessible dans le but d’aider à sensibiliser divers publics aux compétences interculturelles, y compris le respect de la différence, la curiosité culturelle, l'empathie et la réflexivité.
Le manuel est disponible en anglais, français, arabe et espagnol.
L'auteur
Darla K. Deardorff est chercheuse à l'Université Duke, auteure de 8 livres et de plus de 50 articles et chapitres de livres, fondatrice de ICC Global, professeure affiliée à de nombreuses institutions à travers le monde ; elle est aussi une conférencière et consultante très sollicitée.
Foire aux questions
- En quoi cette méthode se distingue-t-elle des autres ?
- Quelle différence y a-t-il entre les cercles d'histoires et la pratique du récit ?
- Qui peut devenir facilitateur de cercles d'histoires ?
- De combien de personnes doivent se composer les petits groupes, et quel est le nombre minimal et le nombre maximal de participants ?
- À quels âges s'adressent les cercles d'histoires ?
- Quelle est la durée d'une séance de cercle d'histoires ?
- Peut-on sauter l'étape finale de débriefing ou de discussion ?
- Pourquoi les récits personnels ont-ils une durée strictement encadrée ?
- Peut-on obliger quelqu'un à participer ?
- Peut-il y avoir des observateurs ?
- Que faire si les participants ne sont pas assez divers ?
- Les participants peuvent-ils prendre des notes pour mieux se rappeler les flashbacks ?
- Qu'entend-on par « écouter pour comprendre » ?
- Pourquoi ne pas simplement organiser un débat ? Pourquoi s'astreindre à ce processus ?
- S'agit-il d'un exercice ponctuel, ou peut-il être répété ?
- Peut-on passer son tour au sein du petit groupe et ne pas partager d'histoire personnelle ?
- Que faire si quelqu'un ne souhaite pas s'exposer en racontant son histoire ?
- Que faire si quelqu'un semble dominer ou diriger au sein du petit groupe ?
- Y a-t-il un risque de blessure émotionnelle ?
- Les cercles d'histoires développent-ils les compétences interculturelles ?
- Comment évaluer les résultats obtenus dans le cadre des cercles d'histoires ?
- Quelles sont les étapes suivantes, après une expérience de cercle d'histoires ?
- Comment les participants peuvent-ils utiliser les compétences exercées dans le cadre des cercles d'histoires ?
- Pourquoi les facilitateurs ne doivent-ils pas participer au cercle ni écouter ce qu'il s'y dit ?
- Que faire si quelqu'un arrive en retard, alors que les cercles d'histoires sont déjà commencés ?
- Qu'en est-il du recours à la communication non verbale lorsqu'on écoute les expériences des autres ?
- Peut-on faire une pause entre la fin des cercles d'histoires et le débriefing ?
- Peut-on adapter le processus des cercles d'histoires (en termes de durée, par exemple) ?
- Que faire si le pouvoir ou le statut social sont perçus par les participants comme un obstacle ?
- Que faire si les participants considèrent surtout le cercle comme un espace de représentation ?
- Quelle sont les meilleures façons de conclure l'expérience des cercles d'histoires avec les participants ?
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Comment ce projet contribue-t-il aux objectifs de développement durable ?
Le projet contribue à l'objectif de développement durable n°16 de l’Agenda 2030, qui couvre les piliers de la paix, de la justice et de la mise en place d’institutions efficaces. En effet, la participation à la vie sociale, économique, politique et culturelle de la communauté est essentielle pour permettre des changements dans les structures sociales, les institutions et les relations - y compris les schémas d'inégalités liées au revenu, au sexe, à l'origine ethnique, à la religion ou au lieu géographique qui peuvent enfermer les gens dans des positions désavantageuses.
L'une des recommandations de l'Alliance mondiale pour la communication des progrès constatés dans la promotion de sociétés pacifiques, justes et inclusives - une plate-forme multipartite mobilisant des actions empiriques pour accélérer les progrès sur l'ODD 16+ jusqu'en 2030 et au-delà - est que les organisations internationales fournissent un soutien technique ancré dans les réalités locales et coordonné avec les programmes nationaux. A cela vient s’ajouter la nécessité de favoriser l'apprentissage et les échanges transnationaux, en accompagnant les pays dans des approches pilotes afin de parvenir à leur autonomie.
Le projet vise à son tour à faire avancer les aspirations d'autres ODD, en particulier l'ODD 4, cible 7, sur la promotion d'une culture de la paix et de la non-violence, la citoyenneté mondiale et l'appréciation de la diversité culturelle, et la contribution de la culture au développement durable. Le développement des compétences interculturelles est en effet un apprentissage qui doit se maintenir tout au long de la vie, dépassant les murs des salles de classe, dans des situations non-formelles comme informelles.
De plus, l'ODD 5 sur l'égalité des sexes est abordé par le projet (en promouvant la parité femme-homme dans le processus de sélection des participants aux formations) tout autant que dans l'impact final du projet, où les scénarios représentent les luttes de genre afin de sensibiliser aux inégalités de genre. Par conséquent, une attention particulière est accordée à l’intégration de la dimension du genre dans la formation, notamment en faisant participer les organisations de femmes.