health education in malawi

Histoire

Construire des bases solides pour la santé et l’éducation des jeunes apprenants au Malawi

Dans le cadre de son action dans le domaine de l’éducation complète à la sexualité, l’UNESCO a organisé avec des partenaires une réunion mondiale intitulée « Construire des bases solides » afin de discuter de la manière d’aider les enfants et les jeunes apprenants à s’épanouir dans leur éducation et dans leur vie grâce à l’éducation à la santé et au bien-être, y compris par l’éducation complète à la sexualité (ECS) adaptée à leur âge et à leur stade de développement.

Lors de cette réunion, l’UNESCO s’est entretenue avec Joshua Munthali, spécialiste de l’enseignement des compétences de la vie courante* à l’Institut d’éducation du Malawi (MIE), pour explorer comment l’élaboration d’un programme d’enseignement pertinent contribue à créer des bases solides et à fournir aux jeunes les moyens d’acquérir les compétences, les valeurs, les attitudes et les connaissances dont ils ont besoin pour mener une vie saine et heureuse.

En quoi consiste le travail de l’Institut d’éducation du Malawi ? Comment se manifeste votre coopération avec l’UNESCO au Malawi ?

L’Institut a une fonction sociale, qui est celle de veiller à ce que l’éducation soit de qualité. En tant que centre national d’élaboration du curriculum, son mandat englobe la conception, le développement, le suivi et l’évaluation des programmes nationaux des écoles et des instituts de formation des enseignants du primaire. Le MIE veille en outre à ce que les enseignants et les autres parties prenantes comprennent bien le programme d’enseignement afin de l’appliquer efficacement, et de ce point de vue les formations sont essentielles. L’UNESCO soutient l’Institut dans l’examen des programmes portant sur l’enseignement des compétences de la vie courante, dispense aux enseignants et aux autres personnels de l’éducation des formations afin qu’ils comprennent bien ce que représente l’enseignement des compétences de la vie courante, les raisons de l’importance de cet enseignement et les avantages qu’il peut procurer aux apprenants tout au long de leur éducation et de leur vie.

En tant que spécialiste en curriculum, j’ai participé à une cérémonie régionale de formation continue des formateurs, organisée par l’UNESCO en Afrique du Sud, sur le thème de l’ECS. Cette formation m’a ouvert les yeux, m’aidant à mieux comprendre l’enseignement des compétences, et en particulier l’ECS, dans le cadre du curriculum.

Grâce aux compétences acquises lors de la formation, mes collègues formateurs et moi-même avons contribué à renforcer les capacités des responsables de l’éducation qui accompagnent les regroupements d’écoles primaires (appelés conseillers pédagogiques principaux) et les enseignants chargés de l’enseignement des compétences de la vie courante dans les écoles primaires du nord, du centre et du sud du pays, à propos de la valeur et de l’importance de l’ECS et de ses méthodes d’enseignement. Ces enseignants ont également reçu des matériels de référence et des ressources telles que les Principes directeurs internationaux de l’UNESCO sur l’éducation à la sexualité.

Votre travail porte en particulier sur l’élaboration de programmes d’enseignement des compétences de la vie, pour aider les jeunes à acquérir des comportements sains. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?

Pourquoi votre travail est-il important ? Pourquoi les jeunes du Malawi ont-ils besoin de cet enseignement des compétences/d’ECS ?

Aucune société ne peut prospérer si ses jeunes ne sont pas en bonne santé. L’enseignement des compétences de la vie courante a été introduit il y a plus de 20 ans dans les écoles primaires du Malawi pour aider les jeunes à acquérir des comportements sains. Cela inclut des concepts tels que la promotion de la santé, le développement social, le développement moral et le développement physique, entre autres. Par exemple, dans le cadre du concept de la promotion de la santé, « l’apprenant sera en mesure de prendre des décisions éclairées et de faire preuve d’un comportement propice à la santé dans sa vie personnelle ainsi que dans sa communauté et dans son environnement au sens large, en accordant une attention particulière aux maladies répandues telles que le paludisme, les IST, le VIH et le SIDA ».

J’estime que mon travail de spécialiste du curriculum est essentiel, en particulier pour veiller à ce que les compétences de la vie courante qui sont enseignées en classe répondent bien aux besoins et aux aspirations des jeunes du Malawi.

En grandissant, les jeunes sont confrontés à nombre de défis et incertitudes dans leur vie. Au Malawi, les grossesses précoces et non désirées et les infections sexuellement transmissibles sont répandues chez les adolescentes, et les taux de chômage ont augmenté. Les compétences de la vie courante, en tant que matière à étudier, permettent aux apprenants de s’adapter et d’adopter les compétences, les valeurs, les attitudes et les connaissances dont ils ont besoin au fur et à mesure qu’ils grandissent et explorent dans leurs communautés. Cela leur permet de prendre des décisions et d’appliquer les compétences de la pensée critique, de s’affirmer, de gérer le stress, l’anxiété et présente aussi bien d’autres avantages.

Le Malawi est en train de revoir le programme d’enseignement des compétences de la vie courante. Comment l’UNESCO vous a-t-elle soutenus dans ce processus ? Quelles sont les étapes clés ?

Le Malawi devrait revoir son programme d’enseignement des compétences de la vie courante, avec d’autres matières enseignées au niveau primaire et secondaire. Pour contribuer à ce processus, l’UNESCO a soutenu un audit des programmes d’enseignement des compétences de la vie courante à la fois au niveau primaire et secondaire, ainsi qu’une revue de la littérature. L’audit a révélé des lacunes telles que l’absence de contenu concernant la santé mentale, le harcèlement en ligne et la gestion de l’hygiène menstruelle, mais aussi des points forts concernant l’enseignement des compétences de la vie courante ; toutes ces constatations seront prises en compte dans le processus de révision pour améliorer les programmes d’enseignement. Par exemple, cet audit a révélé que bien que les élèves âgés de 12 ou 13 ans reçoivent un enseignement sur les valeurs et la sexualité, le sujet des contraceptifs est absent du programme d’enseignement pour ce groupe d’âge. L’UNESCO a également partagé avec le ministère de l’éducation et le MIE des rapports tels que l’analyse de l’ECS dans les écoles primaires et la formation des enseignants au Malawi. Tous ces éléments joueront un rôle déterminant au cours du processus d’examen.

Quels autres matériels seront élaborés pour accompagner les nouveaux programmes ? Comment le MIE encourage-t-il leur utilisation dans les écoles ?

Une fois les programmes revus et finalisés, des cadres curriculaires sont produits pour guider l’application des programmes d’enseignement, ainsi que l’élaboration des programmes, des guides destinés aux enseignants et des manuels pour les élèves. Le MIE soutient l’utilisation de ces documents dans les écoles par une formation des enseignants, ainsi que d’un suivi-évaluation de la manière dont ces documents sont adoptés dans les écoles.

Quels conseils auriez-vous aimé recevoir pendant votre jeunesse concernant le fait de grandir, la santé et les relations ?

Il ne faut pas avoir peur de quitter une relation qui ne vous rend plus heureux. Ne vous repliez pas sur vous-même, ne craignez pas de parler ou d’exprimer vos pensées individuelles avec honnêteté et respect. Chaque relation exige des efforts et des compromis de part et d’autre.

*L’enseignement des compétences de la vie courante est la matière par laquelle l’ECS est enseignée dans les écoles du Malawi, y compris dans les instituts de formation des enseignants.